Assurance-maladie : le problème des dépassements d’honoraires

Les dépassements d’honoraires des spécialistes engendrent de sérieux problèmes, tant pour les patients que pour les mutuelles. La situation devient plus complexe avec les réformes liées au plan de rigueur préconisé par le gouvernement.

Les médecins du secteur 1 deviennent de plus en plus rares

Nombreux sont actuellement les spécialistes qui pratiquent des tarifs supérieurs à ceux de la Sécurité sociale. La situation ne cesse d’empirer pour ceux qui ont besoin de recourir à cette catégorie de praticien. On assiste à un fort développement du secteur 2, celui où les honoraires dépassent les normes établies par la Sécu. Ainsi, la plupart des gynécologues, des chirurgiens, des ophtalmologistes, des dermatologues et des gastro-entérologues qui ont ouvert un cabinet au cours de l’année 2010 ont intégré ce secteur.

Il convient toutefois de noter que la majorité des spécialistes opérant dans les branches de la pneumologie, de la pédiatrie, de la cardiologie, de la néphrologie et de la radiologie se soumettent encore aux règles tarifaires de la Sécurité sociale. Il en est de même pour les médecins généralistes, hormis ceux qui sont implantés dans la capitale. Malgré tout, les assurés éprouvent bien de difficultés à se faire soigner par un praticien du secteur 1 qui se conforme aux tarifs de la Sécu.

Un problème touchant plusieurs millions de personnes

Une enquête réalisée récemment démontre que les honoraires des ophtalmologues, des oto-rhino-laryngologistes et des dermatologues opérant dans les agglomérations de plus de 20.000 habitants dépassent les tarifs de la Sécurité sociale. Pour se soigner, les patients doivent donc débourser la différence. Les assurés qui ont souscrit à un contrat moyen ou bas de gamme ont de plus en plus de difficultés à régler les honoraires des spécialistes. Le problème est encore plus grave pour les 4 millions de personnes qui ne sont pas couverts par une mutuelle.

Les dépassements d’honoraires sont estimés à 2,5 milliards d’euros sur un an. L’assurance complémentaire santé, la Sécurité sociale ainsi que l’Etat ne sont pas en mesure de les prendre en charge. Les syndicats de médecins et les assureurs ont essayé de trouver un terrain d’entente. Un secteur optionnel sera donc mis en place. Certains praticiens s’engageraient volontairement à facturer 30% de leurs interventions au tarif fixé par la Sécurité sociale. Les suppléments d’honoraires étant plafonnés à 50% de ce tarif. En échange, l’Assurance-maladie prendra partiellement en charge leurs cotisations sociales.