Banques américaines : quand l’austérité devient le maître mot

Il semble bien que l’austérité devienne le maître mot à Wall Street. Les banques américaines cherchent à compresser leurs effectifs et à modérer autant que possible les bonus. Zoom sur le contexte.

1 emploi sur 3 menacé !

Les plus grands établissements financiers de Wall Street ont déjà supprimé plus de 75.000 emplois en 2011. Les analystes du secteur préconisent une réduction de 10 à 15% de plus de leurs effectifs jusqu’en décembre 2012. De dizaines de milliers de postes pourraient être éliminés à moyen terme, car 1 employé sur 3 se sent menacé, les banques jugeant que leurs coûts demeurent trop élevés.

Parallèlement, les prévisions d’augmentation des bonus sont revues à la baisse. Tout ceci démontre que l’austérité devient le maître mot pour les plus importantes banques américaines.
Certains établissements sont particulièrement vulnérables aux changements qui sont en cours. Ceux qui sont spécialisés dans l’investissement sont les plus touchés, car ils ne font pas de collecte d’épargne publique et ne disposent d’aucun réseau d’agences. La loi Dodd-Frank qui a été instaurée en 2011 portant sur certaines restrictions sur les transactions relatives au trading en compte propre les vise spécifiquement. Ils se trouvent ainsi dans l’obligation de réduire leurs activités dans ce secteur.

Un tableau assez sombre

De ce fait, une trentaine de traders seniors ont dû quitter Goldman Sachs, les dépenses qu’ils occasionnent étant jugées trop lourdes par la banque qui préfère désormais recourir aux services des traders juniors dont les rémunérations sont nettement moindres. Citigroup n’est pas épargnée. La situation est encore plus grave puisque les licenciements sont à plus grande échelle. Le chiffre de 5.000 annoncé en décembre 2011 risque d’être dépassé. La Bank of America prévoit la suppression de 30.000 emplois parmi son gigantesque réseau composé de 5.700 agences.

Le tableau est assez sombre si on se réfère aux indicateurs. Le volume des transactions sur les places boursières a chuté de 15% depuis janvier 2012. Celui des acquisitions et des fusions a reculé de 35% et les introductions en Bourse ont diminué de 5%. Néanmoins, les montants levés par le biais des entrées en Bourse demeurent stables. Par ailleurs, le rebondissement observé sur les marchés des actions qui ont atteint leur plus haut niveau depuis 4 ans apporte une lueur d’espoir aux professionnels du secteur.