Marché des matières premières : l’or a perdu son éclat

Après une euphorie qui a duré cinq ans, la fête est désormais terminée sur le marché de l’or. Les cours de ce métal précieux n’ont cessé de baisser ces six derniers mois. A croire que l’or a perdu son éclat sur les marchés des matières premières.

Une chute de 500 dollars en 6 mois

Au cours de ces cinq dernières années, les investisseurs avertis ont pu doubler le capital qu’ils ont misé sur l’or. Toutefois, la conjoncture a pris une autre tournure en 2013 et les cotations en Bourse du métal jaune ont chuté de 500 dollars durant les 6 premiers mois de cette année. Les prévisionnistes sont pessimistes et pensent que ce n’est peut-être que le commencement d’une longue dégringolade. Certains analystes n’écartent pas l’éventualité d’un krach en 2014.

La glissade des cours de l’or a été surtout flagrante depuis mai 2013. Les experts attribuent le phénomène à la hausse du niveau des taux d’intérêt et au flux de cessions de parts de plusieurs fonds cotés qui sont indexés sur le métal jaune. Depuis le 19 juin 2013, date à laquelle ont été publiées les délibérations sur la politique monétaire de la FED, le mouvement de recul s’est accentué. Les analystes craignent que les cours de l’or ne continuent de baisser en raison de la diminution du soutien apporté par la banque centrale à l’économie américaine.

Des prévisions pessimistes

Les banques spécialisées dans la négociation de contrats à terme sur diverses matières premières ne sont guère optimistes sur l’avenir du marché de l’or à moyen terme. Elles évoquent en premier lieu la hausse incontournable des taux d’intérêt réels. Elles estiment aussi que les achats de lingots effectués par les banques centrales ne parviendront pas à inverser la tendance baissière. Les demandes des bijoutiers ne suffiront pas non plus à rétablir l’équilibre.

L’investissement dans l’or était surtout considéré comme une garantie contre un éclatement de la zone euro et la possibilité de retour d’une grande inflation. Comme ces deux éventualités ne se sont pas concrétisées, les investisseurs ont commencé à vendre, provoquant ainsi une dépréciation des cours. Nombreux sont ceux qui détiennent encore en portefeuille des produits financiers indexés à un stock physique d’or. Dès le premier vent de panique sur les marchés, ces investisseurs s’empresseront de vendre en masse leurs titres et entraîneront une plus forte chute de la valeur de l’or.