Le plafond salarial des grands patrons du public revu à la baisse

On s’y attendait depuis l’élection de François Hollande à la présidence française. C’est désormais annoncé, le salaire maximum des grands patrons des entreprises où l’Etat détient la majorité est plafonné à 450.000 euros.

Un salaire représentant 20 fois le salaire minimum

Après la baisse du salaire du président de la République et des membres du gouvernement, c’est au tour des patrons des entreprises publiques de se serrer la ceinture. Après le Conseil des ministres de ce mercredi 13 juin, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, annonce qu’un décret limitant leur salaire à 450.000 euros brut par an sera promulgué d’ici la fin du mois de juillet, ce qui représente 20 fois le salaire minimum pratiqué dans les entreprises publiques. Cet encadrement de la rémunération des patrons du public est une promesse de campagne de François Hollande.

Le ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici a également souhaité voir une modération du plafond salarial pour le secteur privé. En effet, selon lui, l’opinion publique est révoltée par les rémunérations faramineuses des chefs d’entreprise dans un climat économique morose, avec notamment une croissance en berne depuis plusieurs mois. L’Etat suggèrera une baisse de ce plafond salarial dans les entreprises où il détient une minorité de parts, à l’exemple d’Air France-KLM, de GDF Suez et de Renault.

Une vingtaine de personnes concernées

Le PDG d’EDF, Henri Proglio, est en première ligne pour la réduction de salaire. En effet, de 1,5 millions d’euros brut par an, son salaire va baisser de plus de 70%. Il est à noter que la rémunération n’inclut pas uniquement le salaire de base, mais également les parts variables. Pour le patron d’Areva, le salaire sera ramené d’un peu moins de 700.000 euros au plafond annoncé de 450.000 euros. Pour Jean-Paul-Bailly, PDG de la Poste, la rémunération annuelle ne sera plus de 550.000 euros.

Au total, près d’une vingtaine de grands patrons sont concernés par la fonte des salaires. Le patron de la SNCF n’est pas inquiété par cette annonce, puisque sa rémunération brute, cumulant base fixe et parts variables, ne dépasse pas la limite désormais fixée par le gouvernement. Actuellement, le pouvoir en place étudie la possibilité d’encadrer les stock-options et les parachutes dorés de l’ensemble du patronat français.