Prêts immobiliers en franc suisse : c’est la galère pour les emprunteurs

La décision de la Banque Nationale suisse d’abandonner le cours plancher du franc suisse a bouleversé les comptes de 4.600 ménages français qui ont souscrit à des prêts immobiliers indexés sur cette devise. C’est la galère pour ces emprunteurs !

Le mal serait bien plus ancien

La hausse de la parité de la devise helvétique par rapport à l’euro a fait des heureux, comme les habitants frontaliers dont le pouvoir d’achat a soudainement augmenté de 30%. Toutefois, elle a fait le malheur d’un grand nombre de particuliers qui ont contracté en 2008 et 2009 des crédits immobiliers en francs suisses, des produits appelés " Helvet Immo " qui sont indexés sur les variations du cours de change. Le montant qu’ils doivent rembourser a gonflé de 20% en 48 heures. Selon certains témoignages de certains emprunteurs, le mal serait bien plus ancien.

Prenons l’exemple de ce particulier qui a contracté un prêt immobilier en 2008. L’euro valait alors 1,6 franc suisse. Depuis cette date, ce souscripteur a constaté que le montant de ses remboursements variait sensiblement au fil des mois sur le relevé bancaire trimestriel qu’il recevait. En 2010, la devise helvétique valait déjà 30 centimes de plus par rapport à la monnaie unique, une hausse qui n’est pas loin de son appréciation ayant causé le krach boursier du 15 janvier 2014.

Une procédure judiciaire en cours

Lors de la souscription, l’établissement financier qui lui a accordé le prêt lui aurait fait croire que les taux étaient fixes. Pourtant, le montant des remboursements de cet emprunteur a explosé du jour au lendemain en raison de la variabilité des taux d’indexation sur le franc suisse. Il a rallié le " Collectif Helvet Immo " qui regroupe plus de 500 particuliers se retrouvant dans la même galère. 320 d’entre eux ont porté plainte au tribunal civil, 40 auprès du Tribunal pénal pour demander des dommages et intérêts en sus du remboursement de leurs pertes.

Leur dossier se trouve actuellement au Tribunal de grande instance de la capitale. Les banques ont lancé une médiation en traitant individuellement chaque dossier de souscripteur. Certains clients se voient proposer une conversion de leur prêt en euro, mais nombreux sont ceux qui sont réticents à cette offre, car elle engendrerait une augmentation de leur mensualité. Les intéressés restent dans l’attente d’une solution à l’amiable ou d’une décision de justice.