Le Royaume-Uni est privé de son triple A chez Moody’s

Le Royaume-Uni n’est pas épargné par les problèmes liés à la dette souveraine. Le spectre de la récession plane sur le pays qui vient d’être privé de son triple A chez l’agence Moody’s.

Dégradation d’un cran de la note

Depuis plusieurs années, le Royaume-Uni ne se trouvait pas dans le collimateur des agences de notation. Sa place financière continuait en effet à prospérer et le pays restait fermement ancré à sa monnaie, la livre sterling. Cependant, il n’a pas pu se soustraire aux tourments financiers engendrés par la dette. Son économie a rechuté à la fin de l’année 2012. Après un premier avertissement lancé au mois de janvier 2013, l’agence Moody’s a abaissé sa note triple A.

Au cours des trois derniers mois de l’année 2012, le Royaume-Uni a commencé à plonger dans la récession. Son PIB (produit intérieur brut) s’est contracté de 0,3%. Si le contexte perdure pendant le premier trimestre 2013, l’économie anglaise en serait à sa troisième régression depuis l’avènement de la crise financière en 2008. Sa note a été dégradée d’un cran à Aa1 par Moody’s qui justifie cette décision par la fragilité persistante pour les perspectives sur le moyen terme. L’agence prévoit que le ralentissement des activités économiques pourrait durer jusqu’à la seconde moitié de cette décennie.

Les facteurs qui auraient favorisé la récession

Selon les analystes de Moody’s, plusieurs facteurs seraient à l’origine de cette récession de l’économie britannique. En premier lieu, ils évoquent le processus adopté par le gouvernement pour désendetter le secteur public et privé. Cette politique a contribué à étouffer la croissance. Elle a en outre engendré une inflation qui a fini par peser sur le budget des ménages. La détérioration de la conjoncture en zone euro a aussi entraîné des impacts négatifs sur l’économie de l’Angleterre.

Devant faire face au défi imposé par l’assainissement budgétaire, le gouvernement a préconisé un plan d’austérité. Cependant, l’agence de notation est sceptique, le niveau de la dette du Royaume-Uni continue de l’inquiéter, le FMI ayant affirmé que celle-ci devrait se creuser davantage en 2013 et pourrait atteindre 93,3% du PIB. Les analystes ne prévoient une inversion de la tendance qu’à partir de 2016. Moody’s a tenu toutefois à souligner dans un communiqué que l’économie de la Grande-Bretagne est solide, diversifiée et compétitive, d’où sa décision de relever sa perspective à " stable ".