Immobilier ancien : 80 jours pour vendre à Paris

Le marché immobilier continue à faire grise mine. Sur une année, le nombre de biens vendus a chuté de 6%. Les délais de vente s’allongent. Un vendeur doit désormais patienter 96 jours en moyenne pour vendre un bien. A Paris, il faut attendre 80 jours pour trouver un acheteur.

Un dispositif trop exigeant

La mise en Å“uvre de la loi Alur a freiné le marché de l’immobilier ancien. Les ventes de maisons et d’appartements ont reculé sur tout le territoire. Ce contexte s’explique par une baisse considérable de ventes d’appartements (8,4%) entre le 3e trimestre 2013 et le 3e trimestre 2014. Pendant cette même période, la chute du nombre de maisons vendues est moins forte (3%).

Les experts du secteur estiment que cet écart de dynamisme est en partie dû à une mesure intégrant la loi Alur. Cette disposition stipule qu’une multitude de documents, pouvant atteindre 1200 pages, doivent désormais être joints à la promesse de vente lorsque la transaction porte sur un logement en copropriété. Cette exigence entrave considérablement le déroulement des ventes. De nombreuses transactions n’ont pas été menées à terme et cela nuit beaucoup à la santé de ce segment de l’économie.

Les délais de vente explosent partout en France

L’explosion des délais de vente, notamment pour les appartements, confirme le marasme du marché. Il faut maintenant compter 11 jours supplémentaires, soit 96 jours au total, pour trouver un acquéreur. Une maison se vend en moyenne au bout de 92 jours. Ces délais sont encore plus longs en Ile-de-France où ceux qui proposent un bien sur le marché doivent patienter 17 jours de plus par rapport à la même époque de l’année dernière pour céder un appartement.

Le contexte est pire à Paris. Un vendeur doit prévoir au minimum un délai de 80 jours pour trouver un acheteur, alors qu’auparavant, il ne fallait que 65 jours pour vendre un appartement dans la capitale, une situation que les propriétaires parisiens n’ont jamais connue jusqu’ici. Par ailleurs, malgré les conditions très attractives liées aux crédits immobiliers (dont les taux d’intérêt sont à leur plus bas niveau historique) et à la diminution du prix moyen au mètre carré, de plus en plus d’investisseurs désertent le territoire français. Ils ne représentent plus que 9% des acquéreurs entre septembre 2013 et septembre 2014.