La banque Dexia coule

Depuis le début de la tempête économique consécutive à la crise de la dette grecque, les banques ont été mises à rude épreuve. L’établissement franco-belge Dexia est la première victime de cette crise. Un démantèlement est aujourd’hui envisagé pour essayer de limiter les pertes.

Les actifs toxiques à l’origine de la faillite

On se souvient en 2008 de Dexia comme étant l’une des banques européennes ayant bénéficié d’une aide financière de la part des autorités publiques européennes, dont le montant total a atteint plus de six milliards d’euros. Cette aide a fait suite à la crise des subprimes, ayant occasionné pour l’établissement l’accumulation des actifs toxiques. Suite aux pertes colossales subies, la banque franco-belge a dû subir une restructuration et une réduction de ses activités par la cession de certaines filiales.

En 2010, la situation de Dexia a été stabilisée, mais l’éclatement de la crise de la dette grecque a abouti à la faillite de la banque. Il a été annoncé que le groupe bancaire franco-belge a octroyé un prêt totalisant près de 70 milliards auprès des collectivités locales. Le risque de défaillance de ces collectivités a transformé les prêts en actifs toxiques qui ont affolé les investisseurs. Au début du mois d’octobre, l’action de la banque a subi une chute vertigineuse de 2%.

Un démantèlement est envisagé

Actionnaires de la banque, les Etats français et belges, en concertation avec le Conseil d’administration, a émis l’idée d’un démantèlement de la banque afin d’isoler les actifs toxiques, à savoir les prêts aux collectivités locales. L’établissement qui concentrera ces actifs toxiques ont d’ores et déjà reçu le soutien des gouvernements belge et français. Au total, la somme d’actifs à risque qu’il faudra isoler atteint un total de 95 milliards d’euros.

La Banque Postale et la Caisse française de dépôt, deux institutions financières publiques, ont été annoncées comme les probables repreneurs des actifs à risque de l’établissement franco-belge. A terme, près le démantèlement, chaque pays devra prendre les dispositions nécessaires pour assurer la survie des branches locales dont les activités sont viables. Suite à ce démantèlement annoncé, les employés craignent pour leur emploi. En 2010, le groupe comptait 35.000 salariés répartis entre la Belgique, la France, le Luxembourg et la Turquie.