La Banque Africaine de Développement roule pour le Fonds Vert pour l’Afrique

Après l’échec de la Conférence de Copenhague, les représentants des pays du monde entier se retrouvaient à Cancún du 29 novembre au 12 décembre 2010, pour une nouvelle conférence sur le climat. La création d’un Fonds Vert pour l’Afrique figure parmi les décisions prises.

L’Afrique et les fonds pour la lutte contre le réchauffement climatique

Il a été admis que l’Afrique ne produit que très peu de gaz à effet de serre, comparé aux pays européens, asiatiques ou américains. Mais malheureusement, les retombées du réchauffement climatique, dû en grande partie aux rejets des gaz à effet de serre, touchent particulièrement le continent africain. Et le réchauffement climatique a des conséquences désastreuses sur les modes de subsistance de millions d’Africains, notamment dans la région saharienne et subsaharienne. Pour lutter contre le réchauffement climatique, nombreux ont été les fonds apportés par diverses institutions : AFD, FMI, WWF,… On n’en dénombre pas moins d’une vingtaine de ce genre. Cependant, la répartition fut inéquitable, et ce, au détriment de l’Afrique. Pourtant, les dirigeants africains ont montré leur volonté de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. " La principale difficulté est d’ordre financier " aime à affirmer Ogunlade Davidson, un expert sierra-léonais de la météorologie.

La Conférence de Cancún accouche du Fonds Vert pour l’Afrique

Après la Conférence de Copenhague en décembre 2009, le FMI propose dans son bulletin de mars 2010, la création d’un Fonds Vert pour lutter contre le changement climatique. Ce fonds devrait mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020, et serait destiné aux pays en voie de développement. Ce montant était le montant que les pays riches comptaient apporter aux pays en développement dans le cadre de cette lutte lors de la Conférence de Copenhague. Et à Cancún, en clôture de la conférence le 12 décembre dernier, la création d’un Fonds Vert pour l’Afrique a été décidée. La doléance des dirigeants africains a été ainsi prise en compte. Seulement, ce ne sera pas le FMI qui financera ce fonds, ni l’administrera. Le Fonds Vert sera financé par les pays développés par un capital initial sous forme d’actifs de réserve, et pourrait comporter des droits de tirages spéciaux (DTS).

La BAD en soutien du Fonds Vert

Lors de la Conférence de Cancún, les ministres de l’Environnement Tiémoko Sangaré et Djibo Ka, respectivement pour le Mali et le Sénégal, ont émis le souhait de la gestion du Fonds Vert pour l’Afrique par la Banque Africaine de Développement, BAD. Le souhait de ces ministres a rencontré la volonté du président de la BAD, Donald Kaberuka, de prendre en main le financement de ce Fonds Vert. Rappelons que le président de la banque n’a pas manqué de souligner l’importance de la mise en place du Fonds vert africain, devant le Groupe de haut niveau de la convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique à Cancún. La création de ce fonds a été saluée par tous les participants de cette conférence. Ainsi désormais, il appartient à l’Afrique de gérer ses propres fonds pour sa contribution à la lutte contre le changement climatique.