Déficit public : retraites et niches fiscales dans le collimateur

Les objectifs budgétaires pour 2012 sont encore loin d’être atteints, quelques mesures d’austérité supplémentaires s’imposent.

La France doit défendre sa note AAA

Alors que la croissance du PIB s’est timidement améliorée au second trimestre, la croissance réalisée ne change en rien les problèmes financiers publics. La hausse de 0,6% du produit intérieur brut français paraît insignifiante pour réaliser les 10 milliards d’économie d’ici 2012. De ce fait, le gouvernement va à nouveau devoir se serrer la ceinture en faisant des efforts budgétaires supplémentaires pour les mois à venir. Etant donné ses difficultés budgétaires, la France n’a jamais été aussi exposée au risque de dégrader sa notation AAA auprès de l’agence Moody’s.En effet, les défis budgétaires sont tels, que la frontière avec la zone de dégradation se fait de plus en plus mince.

Pour conserver sa note AAA auprès de l’agence Moody’s, la France doit à tout prix bien orchestrer la réforme des retraites. Coup dur pour les travailleurs croyant être à la veille de leur retraite, car l’âge de la retraite sera reculé. Selon l’agence de notation Mood’ys, le recul de l’âge de la retraite est une bonne chose pour l’économie française. Car si les personnes travaillent plus longtemps, d’une part les allocations de retraite à la charge de l’état pèseront moins lourd et d’autre part ces personnes disposant d’un revenu stimulent la consommation intérieure et donc l’économie dans son ensemble. Notons que les mesures prises dans le cadre de la réforme des retraites telles que l’annualisation des charges sociales et l’accroissement de la taxation sur les dividendes et les plus-values vont générer des recettes budgétaires à hauteur de 3,1 milliards d’euros.

Réduire le déficit public sans augmenter les impôts

Le déficit public de la France devant être réduit à 3% d’ici 2013, Bercy remue ciel et terre pour diminuer les dépenses budgétaires. Actuellement, le ministère des Finances et tous les autres ministères font face à un problème d’optimisation : réduire les dépenses publiques sans affecter l’économie française, autrement dit faire plus de croissance économique tout en diminuant la participation financière de l’état et sans augmenter l’impôt supporté par les contribuables. Parmi les mesures envisagées, Bercy prévoit d’appliquer le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux dans toutes les administrations, de réduire de 50% les budgets ministériels, et de réduire à néant les aides accordées aux collectivités locales.

Il n’est nullement question d’augmenter l’imposition pour combler le déficit public.Toutefois, le contribuable en fera tout de même les frais, car la seule option qui reste à l’état est de raboter les niches fiscales et sociales. Par exemple, les charges sociales des travailleurs à domicile seront désormais à la charge de l’employeur, le crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt immobilier sera substitué par un prêt à taux zéro. Selon les estimations, la réduction ciblée des niches fiscales devrait permettre de générer des recettes budgétaires de 10 milliards d’euros d’ici 2012.