Dette française : des emprunts de 6,9 milliards à taux négatifs

La conjoncture est favorable pour la dette souveraine de la France. Depuis le début du mois de juillet 2012, l’Hexagone jouit de conditions exceptionnelles. Lors de la séance d’adjudication du 20 août dernier, le pays a pu emprunter 6,9 milliards d’euros à taux négatifs.

Les obligations françaises, une valeur refuge ?

Jusqu’ici, l’Allemagne était l’unique pays européen qui servait de valeur refuge sur le marché des obligations. La France peut dorénavant se targuer d’être la seconde nation à attirer les opérateurs, car elle a pu emprunter le 20 août dernier 6,976 milliards d’euros à des dispositions très favorables. Selon l’annonce publiée par l’AFT (Agence France Trésor), elle a pu bénéficier de taux négatifs ou presque nuls sur les bons du Trésor à taux fixes, dont les intérêts sont comptés à l’avance.

Les investisseurs sont donc prêts à payer pour que la France leur emprunte de l’argent. Le contexte est dû au fait que les pays du sud de l’Europe n’attirent plus les différents acteurs des marchés, dont les fonds de pension, qui ont besoin de faire fructifier leur capital. L’organisme chargé du placement de la dette de la France avait tablé sur un emprunt total oscillant entre 5,8 et 7 milliards d’euros. Les réalisations n’étaient pas loin de ces prévisions. Les taux étaient ressortis négatifs sur deux des trois lignes préconisées par l’AFT.

Un contexte exceptionnel

Pour les bons du Trésor à taux fixes, échéant à 13 semaines, soit au 22 novembre 2012, l’Agence France Trésor a pu emprunter 3,996 milliards d’euros, à un taux négatif de -0,015%. Au cours de la séance d’adjudication du 13 août 2012, ce pourcentage moyen pondéré était de -0,016%. Sur les BTF s’étalant sur 22 semaines, échéant au 24 janvier 2013, l’AFT a pu lever 1,185 milliard d’euros à un taux négatif de -0,018%, contre -0,010% une semaine auparavant.

La ligne de bons de Trésor à 52 semaines n’a certes pas bénéficié d’un taux d’emprunt négatif, mais celui-ci est presque nul. Ainsi, la France a pu prélever 1,795 milliard d’euros à un taux pondéré de 0,002%, si ce pourcentage était de 0,000% le 13 août 2012. En raison de la crise de la dette qui frappe les pays du sud du vieux continent, la France jouit d’un contexte exceptionnel.