Grèce : vente aux enchères des quotas européens de CO2

Pour essayer de combler son déficit, la Grèce opte pour la vente aux enchères des EUA (des quotas européens de CO2), à la Bourse d’Athènes. Elle compte ainsi collecter jusqu’à 170 millions d’euros.

10 millions d’EUA mis en vente pour l’année 2011

Souffrant depuis plusieurs mois de graves difficultés financières, la Grèce a décidé de vendre en bourse, à partir du 14 juin 2011, 10 millions d’EUA, issues de ses quotas européens dans ce domaine. Cette opération, supervisée par la Bourse d’Athènes, en collaboration avec le ministère de l’Environnement, pourrait rapporter à l’Etat grec 170 millions d’euros, les droits d’émission étant évalués en moyenne à 17 euros par tonne dans les régions européennes.

Notons que l’Union européenne a mis en place un système d’échange d’émissions de gaz carbonique. Il s’agit d’un marché de CO2, couvrant plus de 12.000 stations thermiques et usines. Un quota européen (EUA) ouvre droit à un propriétaire d’une unité industrielle implantée dans un pays membre de l’Union, à l’évacuation d’une tonne de CO2 ou à son équivalent, étalée sur une période déterminée, dans l’atmosphère.

Mise en place de nouveaux dispositifs d’austérité

La première vente aux enchères en bourse portant sur un million de quotas de CO2 grecs a eu lieu le 14 juin 2011. Selon les autorités du marché, cette opération sera renouvelée chaque dernier mercredi du mois, sauf en août et en décembre. Pour cette année en cours, la Grèce compte vendre au total 10 millions de tonnes d’EUA. Certes, le montant rapporté n’arrivera pas à compenser sa dette publique qui s’élève à 330 milliards d’euros, mais il représentera une bouffée d’oxygène pour le gouvernement grec, en attendant la mise en place d’un plan d’aide européen.

En effet, pour que la Grèce puisse surmonter ses aléas financiers, les pays membres de l’Union européenne pourraient voter un nouveau programme d’aide. De leur côté, les pouvoirs publics grecs viennent d’annoncer leur projet d’instaurer de nouveaux dispositifs d’austérité, qui devront leur faire économiser 28 milliards d’euros à l’horizon 2015. Le Parlement va statuer sur le sujet à partir du 15 juin 2011. En attendant, le pays est secoué par une vague de protestations contre ces mesures de rigueur prévues par le gouvernement.