Immobilier : vers une remontée des prix en 2015 et en 2016 ?

Les taux d’intérêt qui sont à un niveau historiquement bas et la pénurie de logements soutiendront le marché immobilier à moyen terme. Les analystes prévoient une remontée des prix au cours des deux prochaines années. Explications.

Les caractéristiques spécifiques du marché immobilier français

En raison de la conjoncture économique et un environnement fiscal incertain, le secteur immobilier ne parvient pas encore à sortir de son marasme. Pour cette année 2014, les prix des biens immeubles devraient diminuer de 4%. Ils repartiront toutefois à la hausse en 2015 et en 2016, respectivement de 1% et de 2%, selon de Standard & Poors. Les spécialistes de cette agence de notation estiment en effet que les fondamentaux économiques du secteur immobilier en France reprendront le dessus dès l’année prochaine.

Pour justifier ses prévisions, cette agence met en exergue certaines caractéristiques spécifiques au marché immobilier français. Elle cite en premier lieu le déficit structurel de logements. En 2013, les mises en chantiers étaient en recul de 20% par rapport à 2012 (330.000 unités), à leur niveau le plus bas depuis 2000. Les statistiques de l’Insee indiquent pourtant que la demande de logements s’élève environ à 400.000 par an. La pénurie se fait surtout sentir dans les grandes villes où il manque de terrains pour la construction de nouveaux logements.

Un environnement économique favorable

Les banques centrales ont tendance à adopter des politiques monétaires particulièrement accommodantes pour soutenir le rebondissement des prix du secteur immobilier. De ce fait, le marché pourrait être tiré vers le haut par le niveau très bas des taux d’intérêt liés aux crédits immobiliers. Une remontée des prix est alors prévisible. Toutefois, si les tarifs augmentent trop, la tendance pourrait s’inverser. Le risque de diminution des prix des logements n’est pas à écarter dans ce cas.

L’environnement économique français détient aussi ses particularités. L’attachement prononcé des Français à la propriété immobilière continuera à soutenir le marché même si le taux de chômage ne fléchit que très peu et si le rebondissement économique est assez lent. Le pourcentage des ménages propriétaires français est encore nettement inférieur par rapport à la moyenne européenne (57% contre 67%). Selon S&P, la demande de logements croîtra dans les années à venir. Les prix subiront en conséquence une légère hausse en 2015 et en 2016.