Airbus prévoit de s’installer aux USA

Le géant de la construction aéronautique paneuropéenne envisage de s’installer dans l’Etat de l’Alabama aux Etats-Unis afin de conquérir le juteux marché américain. Cette nouvelle n’enchante guère l’avionneur américain Boeing, tout en suscitant l’inquiétude des syndicats au sein de l’entreprise.

Concurrencer Boeing sur son terrain

Le premier constructeur aéronautique du marché annonce la mise en place d’une usine d’assemblage dans la localité portuaire de Mobile, une ville située dans l’Etat de l’Alabama, au sud des Etats-Unis. Le projet coutera 600 millions de dollars, soit 474 millions d’euros. Le site est prévu pour l’assemblage des modèles Airbus A320 d’ici 2017. Dans un premier temps, il est prévu d’y assembler quatre appareils par mois.

L’Airbus A320 est un appareil destiné au marché des vols moyens-courriers, et est donc parfaitement adapté aux Etats-Unis où l’avion est l’un des modes de transport privilégiés entre les différents états du pays. Cette implantation vise à profiter de la parité euro/dollar pour accroitre la compétitivité de l’entreprise. Actuellement, une ligne de production des Airbus A320 est déjà fonctionnelle en Chine, plus précisément dans la ville de Tianjin afin de bénéficier du bas cout des salaires de l’Empire du Milieu.

Boeing hausse le ton, le syndicat dans le doute

Si les dirigeants européens se réjouissent de l’implantation de la nouvelle usine au pays de l’Oncle Sam, son concurrent direct, Boeing, a vivement critiqué la nouvelle installation. Il a notamment fustigé la volonté d’Airbus de transférer les emplois destinés aux Européens en direction des Etats-Unis. Le géant de l’aéronautique américain a par ailleurs soulevé les " aides illégales " accordées à Airbus par l’Union européenne et les différents gouvernements, occasionnant la perte de milliers d’emplois aux Etats-Unis.

Les syndicats d’Airbus ont également accueilli très froidement la nouvelle de la future délocalisation. Les salariés craignent en effet une baisse de production des chaines d’assemblage implantées en Europe. Les dirigeants d’EADS, la maison-mère d’Airbus, tentent de jouer l’apaisement en affirmant qu’un emploi créé aux Etats-Unis pourrait aboutir à la création d’une dizaine d’emplois en Europe. Les syndicats demandent ainsi des garanties aux dirigeants. D’ici 20 ans, on estime à 4000 le nombre d’appareils en fin de vie sur le continent nord-américain.