Bruxelles à l’heure de l’accord sur la croissance

A la surprise générale, la réunion de dirigeants de l’Union européenne qui s’est déroulée le 28 juin a débouché sur un accord sur la croissance économique. Un montant total de 120 milliards d’euros sera ainsi injecté pour permettre à l’économie du Vieux continent de respirer.

Angela Merkel fait machine arrière sur la rigueur absolue

Alors que la chancelière allemande Angela Merkel a toujours été contre le recours à une quelconque source de financement pour la résolution de la crise économique européenne, elle a finalement accepté l’accord portant sur le pacte de croissance et d’une union bancaire. Elle a entre autres accepté que le FESF (Fonds européen de stabilité financière) dispose de la possibilité d’acheter directement les dettes souveraines des pays qui en font la demande. Le MES (Mécanisme européen de stabilité) devra par ailleurs permettre une recapitalisation directe des banques en difficulté.

Avec cet accord, l’Espagne et l’Italie, qui se sont embourbées dans des taux d’emprunts très élevés, peuvent enfin souffler. Le MES devra être mis en place d’ici la fin de cette année. Le rôle de la supervision du nouveau mécanisme de stabilité incombera à la Banque centrale européenne. La mise en place de ce nouveau mécanisme fait suite à la demande des deux pays durement touchés par la crise de la dette souveraine.

Un pacte de croissance de 120 milliards d’euros

En plus du nouveau mécanisme de stabilité et des nouvelles prérogatives accordées au FESF, la réunion de Bruxelles a permis de mettre en place un pacte de croissance d’un montant de 120 milliards d’euros. Cet accord de financement vise notamment à redynamiser les secteurs innovants ainsi que des infrastructures de transport et d’énergie.

Pour obtenir le montant de 120 milliards, la Banque européenne de développement verra sa capacité de prêt augmenter à 60 milliards d’euros. Par ailleurs, une somme de 55 milliards provenant de fonds résiduels non utilisés complètera la somme. Enfin, les cinq milliards restant sont des projets d’investissement dans le secteur du transport et de l’énergie. Après l’annonce de l’accord, le marché a positivement réagi, à l’exemple de l’indice CAC 40 qui a bondi de 2,5%. L’euro gagne par ailleurs en vigueur en dépassant la barre des 1,25 dollar.