Récession en zone euro : la BCE va-t-elle déployer de nouveaux moyens ?

La récession s’aggrave en zone euro. Lors de la conférence de presse organisée après la réunion du 4 avril 2013, le président de la Banque centrale européenne a déclaré que cette institution s’apprête à déployer de nouveaux moyens pour soutenir l’économie de cette région.

Les risques de baisse persistent

Le contexte économique prévalant en zone euro ne prête guère à l’optimisme. Les analystes de la Commission européenne prévoient une contraction de 0,3% du PIB pour cette année 2013. Par ailleurs, le taux de chômage ayant atteint un niveau très élevé (12%), la BCE craint que la récession ne soit plus grave que prévu pour les pays membres. Les économistes s’attendent à une reprise graduelle dans le courant du second semestre de cette année. Toutefois, ils n’écartent pas les risques d’une baisse due à la faiblesse de la demande intérieure et à l’insuffisance des réformes structurelles entreprises par les gouvernants de chaque nation.

Inefficacité de l’arme des taux d’intérêt

La baisse du taux directeur de la Banque centrale européenne n’a pas eu d’impact positif sur la relance du crédit et les activités économiques des pays de la zone euro. Ce taux a été réduit à 0,75% depuis juillet 2012, à son niveau le plus bas au cours de l’histoire. Contrairement à ce qui était attendu par les prévisionnistes, le coût des crédits octroyés aux PME devient de plus en plus élevé dans les Etats membres les plus fortement touchés par la crise. Il appert que l’arme des taux d’intérêt n’est plus efficace, cette politique monétaire des taux d’intérêt très bas n’ayant pas été suivie par les institutions financières des nations membres.

Des moyens plus performants

En conséquence, la BCE cherche des moyens plus performants et explore plusieurs pistes pour soutenir la croissance économique de la zone euro. La mise en Å“uvre de dispositions non conventionnelles nécessitant l’implication des gouvernements et des banques centrales nationales est envisagée. Elle pourrait s’inspirer sur l’exemple de la Banque du Japon qui a décidé récemment d’accroître les achats d’obligations parallèlement à une accélération et à une amplification des dispositifs d’assouplissement monétaire. Le rachat direct des titres d’entreprises par la Banque d’Angleterre est une autre méthode qui pourrait être appliquée au sein de la zone euro. Il en est de même pour la politique monétaire très accommodante adoptée par la FED aux Etats-Unis.