Des mesures pour réduire l’endettement public du Japon

Le Japon veut assainir sa situation financière par des mesures fiscales et budgétaires avant d’aller plus loin.

Un endettement excessif mais mûrement réfléchi

A peine entré dans ses fonctions, Naoto Kan, le Premier ministre japonais doit s’acquitter d’une lourde tâche, celle de s’attaquer à l’endettement colossal du Japon. Comme bon nombre de pays du monde entier, la résorption de la dette publique est la priorité des priorités pour le pays du Soleil Levant. De ce fait, le Premier ministre envisage de prendre des mesures pour diminuer l’endettement de son pays. L’endettement nippon est si important que le Premier ministre va très certainement augmenter les recettes fiscales. Quoique son parti ait promis aux électeurs, bon nombre des engagements pris devront être reportés en attendant une embellie financière.

Après la crise financière qui a frappé tous les pays du monde, le Japon affiche une dette faramineuse qui s’élève à près de 200% de son produit intérieur brut. Bien qu’économiquement fort et en phase de reprise depuis 2009, le Japon connaît un endettement parmi les plus élevés du monde avec celui des Etats-Unis. Proportionnellement au PIB, la dette publique du Japon est plus grave que l’endettement européen. Tout comme de nombreux pays, le gouvernement nippon n’a eu d’autre choix que celui de s’endetter à l’excès pour traverser la crise financière et en venir à bout. Toutefois, contrairement aux autres pays qui ont dû emprunter à l’extérieur, près de 100% des dettes du Japon ont été contractées auprès d’investisseurs nippons.

L’endettement public élevé mais une économie forte couplée à une réforme fiscale

Bien que très endetté, le Japon peut se vanter d’avoir su s’auto-suffire. Pour obtenir des fonds, le gouvernement a émis des obligations d’Etat qui ont été majoritairement acquises par des Japonais. Toutefois, le hic est que la monnaie japonaise étant actuellement très forte, ce remboursement risque de poser des problèmes dans le long terme. Cependant, le cours boursier nippon à savoir le Nikkei se porte bien. Cela est un point positif qui montre que les entreprises, moteurs de l’économie, ont su se prémunir contre la crise et repartir du bon pied. Donc, le Japon peut se passer d’emprunter sur les marchés financiers internationaux car il pourra toujours compter sur l’appui du secteur privé en perpétuelle croissance.

L’endettement du Japon reste toutefois une préoccupation majeure du Premier ministre. En effet, cet endettement pose déjà des problèmes pour honorer le budget actuel. Pour pallier ce manque de liquidités étatiques, le gouvernement prévoit de manière imminente une réforme de la fiscalité en élevant les taxes sur la consommation. Cette mesure déjà avancée par le Premier ministre n’a pas choqué les entreprises car elles s’attendent à une dévaluation du yen, ce qui rendra les entreprises nippones plus compétitives sur le marché international. Tous les Japonais s’accordent à dire que le plafonnement du déficit est une bonne initiative du Premier ministre qui de plus, a nommé un ministre des Finances réputé pour sa discipline et son implacable rigueur budgétaire.