Bilan de santé semestriel des banques européennes

L’évaluation de la situation des établissements financiers s’effectue sur base d’éléments très concrets.

Situation générale des banques européennes

Le diagnostic de l’état de santé des banques se réalise à partir de données statistiques à savoir le niveau de liquidité, l’exposition aux dettes souveraines, l’exposition aux crédits surprimes et le coût du risque. Ce sont principalement ces éléments clés qui permettent de savoir si oui ou non une banque répond aux exigences requises en ce qui concerne l’exercice de son activité.

Désormais, les banques européennes devront se conformer à certaines directives qui viennent d’être précisées lors de la conférence de Bâle. Des mesures de prévention de crise régulent l’activité des établissements bancaires et financiers tout en renforçant le système financier mondial d’une part et en assurant la solvabilité des banques d’autre part. En cas d’insolvabilité ou d’insuffisance de fonds propres, une banque risque de ne plus pouvoir payer ses dettes et faire faillite.

Au niveau liquidité...

Le premier élément auquel une banque doit être attentive est le niveau de ses liquidités. En effet, à défaut de liquidité suffisante, une banque court le risque de devenir insolvable du jour au lendemain en cas de perte de valeur de ses actifs. Les actifs financiers étant soumis aux aléas du marché au sens le plus fort du terme, la crise a mis à mal les valeurs financières détenues par les banques.

Actuellement, le niveau de liquidités des banques européennes est jugé comme satisfaisant. Par conséquent, la confiance vis-à-vis d’elles, des produits financiers et du système financier en général retrouve peu à peu son niveau d’avant la crise. Effet direct de ce regain de confiance, les banques obtiennent de plus en plus de crédits à long terme de la part de la BCE. Par conséquent, elles ont pu mieux satisfaire les demandes d’emprunts des entreprises et des particuliers.

Du point de vue du coût risque...

Dans le même ordre d’idée, cela se rapporte directement au coût du risque assorti aux prêts octroyés aux banques. Excepté dans des pays tels que la Grèce, l’Irlande et l’Espagne, le coût du risque supporté par les banques européennes n’a cessé de diminuer depuis le début de l’année 2010. Associé aux banques d’un pays, fonction des perspectives du taux de croissance et du taux de chômage, globalement son évolution future devrait être profitable pour les banques européennes

La diminution du coût du risque a été favorable pour les résultats réalisés par les banques européennes. Pour 2010 la plupart des banques d’Europe ont été bénéficiaires, ce qui a permis une véritable embellie financière au sein des banques. De plus, le nombre de prêts octroyés par les établissements de crédit étant également en hausse, les profits des banques ont été excellents.

Surveiller la part d’actifs financiers étatiques

Un autre facteur mis sur la balance pour estimer l’état de santé d’un établissement bancaire est son exposition aux dettes souveraines. Aussi appelé stress test européen, ce test effectué par les banques elles-mêmes a pour but d’évaluer la part des produits financiers étatiques dans le portefeuille d’actifs des banques. Toutefois, cet outil d’évaluation étant un élément nouveau d’après crise, les modèles d’évaluation actuels nécessitent des améliorations ultérieures.

En effet, avec le système d’évaluation actuelle, il est fort probable que certains établissements financiers européens omettent volontairement ou non de prendre en compte les variations de valeur de certaines obligations souveraines. Au terme des études réalisées auprès des banques européennes, le résultat de l’exposition aux dettes souveraines s’est révélé très incertain, ce qui ne permet pas d’estimer le risque encouru par les banques européennes.

Bannir les actifs financiers risqués

Les crédits subprimes ont été les déclencheurs de la crise financière mondiale. Ils figurent désormais en rouge sur la liste des investissements à réaliser. Le système financier mondial a été durement touché par les effets de certains actifs toxiques. Il en résulte que les banques préfèrent éviter ce genre de produit risqué. Une chose est sure, depuis la crise, les banques européennes évitent au maximum le recours à ce genre de produit financier.

En tête de liste dans le classement des pays les moins exposés au crédit subprime, on retrouve la France. En fin de liste figure l’Irlande où l’Anglo Irish Bank n’a pas diminué son taux d’exposition aux crédits subprimes risqués. Elle a enregistré une dépréciation significative pour actifs toxiques de plus de 8 milliards d’euros au premier semestre 2010. En règle générale, les banques européennes ont appris à reconnaître les crédits subprimes et à s’en écarter.