Baisse de la consommation mondiale d’électricité : les Utilities resserrent leur ceinture.

Pour la première fois dans l’histoire de l’économie depuis la seconde guerre mondiale, la consommation d’électricité dans le monde diminue. Les Utilities en pâtissent et diminuent leurs investissements envers les énergies renouvelables. Seulement 21,2 milliards dollars ont été investis dans ce domaine fin 2008, 14 % de moins qu’en 2007.

La consommation d’électricité a baissé jusqu’à 20 %

Pour la première fois depuis la dernière guerre mondiale, la consommation de gaz et d’électricité a baissé dans le monde entier. C’est donc une première pour ce secteur qui a toujours connu des hauts, et rarement de bas. Comme tous les domaines, le secteur des énergies n’est pas épargné par la crise économique, et a même été frappé de plein fouet. C’est ce que relate Capgemini dans la onzième édition de son étude annuelle intitulée Observatoire Européen des Marchés de l’Energie ou OEME. Pour cette année 2009, une baisse de 3,5 % de la consommation d’électricité mondiale va être enregistrée, ainsi qu’une baisse de 3% de la consommation mondiale de gaz naturel.

Malgré une croissance constante de l’économie et donc de la consommation d’énergies dans les pays de l’Est, en Chine plus particulièrement, la consommation mondiale observe une tedance constante à la baisse. La diminution de la consommation dans les pays occidentaux est notable durant les six premiers mois de cette année 2009, pour lesquels, les géants européens de l’industrie ont réduit, en même temps que leur activité, leur consommation d’électricité de 10 à 20 %, comparé aux 6 premiers mois de l’année précédente. En moyenne, dans tous les pays de l’Europe, la consommation d’électricité a chutée de 5 %. Rien qu’en France, l’électricité a été utilisée 2,6% de moins durant les 3 premiers trimestres de cette année. Quant au gaz naturel, les européens en ont consommé 9 % de moins lors du premier semestre.

Les investissements chez les Utilities en pâtissent.

Toujours selon Capgemini, les sociétés de services qui opèrent dans les secteurs de l’eau, de l’énergie, des transports et de la propreté, répondant au doux anglicisme d’Utilities, subissent directement les conséquences de cette baisse de la consommation. Les Utilities ont ainsi toutes dû revoir à la baisse leurs nouveaux investissements. La plupart d’entre elles sont prises dans un étau, entre une dette qui s’accumule et un profit qui périclite. C’est le cas pour EDF, la société a enregistré une dette de 36,8 milliards d’euros à la fin du premier semestre 2009, le double de ce qu’elle comptait 18 mois auparavant. Au total, pour 10 grandes Utilities, les dettes se chiffrent à 213 milliards d’euros en 2008, c’est à dire 113 % de plus, comparé à 2006.

Du coup, les Utilities revoient à la baisse les investissements orientés vers les énergies renouvelables. Durant la deuxième période de l’année 2008, en Europe, les Utilities ont investi 14 % de moins dans les énergies renouvelables en n’injectant que 21,2 milliards de dollars. Malgré cela, des plans de relance existent. Un plan d’investissement de 4 milliards d’euros a par exemple été voté en mai dernier par les présidents des Etats Membres et le Parlement Européen pour booster les infrastructures énergétiques. Les effets de cette initiative sont significatifs : 8,8 milliards d’euros de fusions et d’acquisitions dans les énergies renouvelables ont été enregistrés durant le deuxième trimestre de cette année.