100 milliards d’euros d’aide pour l’Espagne

Embourbé dans une inextricable crise bancaire, l’Espagne a finalement consenti à accepter une aide européenne totalisant 100 milliards d’euros. Les marchés boursiers ont positivement réagi à l’annonce de cette nouvelle.
Une aide forcée pour l’Espagne
Alors que durant les dernières semaines, les banques espagnoles ont fait état d’une situation financière catastrophique, l’Etat espagnol a toujours refusé toute aide internationale visant à faciliter la recapitalisation des établissements. Contraint par les ministres des Finances de la zone euro, le chef du gouvernement Mariano Rajoy a fini par accepter une aide d’un montant de 100 milliards d’euros. L’Espagne est ainsi la quatrième nation à bénéficier d’un plan d’aide après la Grèce, le Portugal ainsi que l’Irlande. Si les trois premiers pays ayant bénéficié d’un plan d’aide ne pèsent que 6 % du PIB de la zone euro, l’Espagne représente 12 % de l’économie européenne.
L’aide est principalement destinée à renflouer les caisses des établissements bancaires durement éprouvées par la bulle immobilière qui prévaut actuellement. La situation actuelle est la suite de la crise économique mondiale qui a sévi en 2008. En effet, alors que l’économie espagnole a longtemps profité du boom immobilier antérieur à 2008, les Espagnols n’ont plus soutenu le marché, aboutissant à un nombre important d’immeubles sans acheteurs sur les bras des banques.
Marché soulagé, mais toujours fébrile
La perspective d’un effondrement de l’économie espagnole a longtemps miné le marché mondial. A l’annonce du plan d’aide aux banques espagnoles, l’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a bondi de 1,9 %. Cette hausse est notamment due à un renforcement de l’euro face au yen. La Bourse de Madrid a également réagi positivement à l’aide européenne, enregistrant une progression de plus de 3 %, passant d’un recul de 1,77 % à une hausse de 1,77 %.
L’atmosphère globalement optimiste du marché est pourtant refroidie par la perspective des élections législatives qui se dérouleront en Grèce le dimanche 17 juin prochain. En cas d’élection de l’extrême-gauche, l’une des nouvelles formations politiques de la nation hellénique, le plan d’austérité pourrait prendre fin, mettant la Grèce en position de quasi-faillite. Dans ce cas, le risque de voir le pays quitter la zone euro est donc très probable.