Vers une alliance économique franco-russe

La visite du président Medvedev en France a été fructueuse. En plus des négociations autour des navires Mistral, des contrats concernant GDF Suez et Alstom étaient également à l’ordre du jour.

Alliance économique franco-russe, de gros contrats en vue

La visite de la capitale française par le chef du Kremlin a duré trois jours. Pour l’Elysée, il s’agissait avant tout d’une rencontre diplomatique à visées essentiellement politiques. Un regard qui ne semble toutefois pas partagé par certains experts financiers, qui voyaient surtout dans cette rencontre un effort de la part des deux parties pour se rapprocher dans un but purement économique. En effet, la relation commerciale franco-russe restait en stand-by depuis plusieurs années. La France se trouve au septième rang des nations étrangères investissant sur le territoire russe. Cet échange commercial a chuté en 2009 avec un recul de 23%, soit l’équivalent de 17 milliards de dollars.

En plus des échanges diplomatiques, les deux présidents réunis à l’Elysée ont profité de cette rencontre pour renforcer les liens économiques plutôt fragiles entre les deux pays. Des négociations de haut niveau ont eu lieu en vue de la signature de quelques gros contrats, comme le partenariat prévu entre Gazprom et GDF Suez. Ce protocole d’accord portait surtout sur l’entrée de GDF Suez dans la mise en place du gazoduc Nord Stream ainsi que sur des arrivages additionnels de gaz en provenance de la Russie. Un autre protocole vient également d’être signé dans le domaine du transport avec un contrat entre Alstom et une compagnie ferroviaire russe, le groupe TMH ou Transmashholding.

Alliance économique franco-russe, un projet gagnant

Cette signature de contrat avec le grand distributeur de gaz russe Gazprom, pose la question de la participation réelle du groupe français GDF Suez dans la mise en Å“uvre du Nord Stream. Selon les indiscrétions de certains responsables du groupe, seulement 9% du marché serait obtenu par GDF sur les 60% appartenant à Gazprom. En effet, ce dernier ne souhaite pas descendre au-dessous du seuil de 51%. Par ailleurs, les deux groupes allemands détenant 40% du marché ont également décidé de céder 9% de leur part à GDF Suez. Il faut noter que le coût total de la mise en place du Nord Stream est évalué à quelques 10 milliards de dollars. Ce projet vise la mise en place d’un énorme gazoduc reliant directement la Russie et l’Allemagne en passant sous la mer Baltique.

Pour Alstom, le protocole signé avec le groupe TMH s’avère vraiment important. Le renouvellement et la modernisation de la ligne ferroviaire appartenant au groupe russe représenteraient un marché immense. D’autre part, l’achat de quatre navires Mistral par la Russie faisait partie des dernières négociations. Ces porte-hélicoptères appartenant à la catégorie des BPC ou bâtiment de projection et de commandement seront fabriqués soit par les chantiers navals Russes, soit à Saint-Nazaire. En effet, pour des raisons économiques évidentes, Paris demande à ce que deux de ces bâtiments soient construits sur les chantiers de Saint-Nazaire, ces derniers connaissant des difficultés financières.