Baisse des salaires des ministres, une décision controversée

Endiguer la chute de l’euro est au centre des préoccupations actuelles des pays de la zone euro. Parmi les mesures envisagées, la diminution du salaire des membres du gouvernement semble faire son chemin dans certains pays et en embarrasser d’autres.

Baisse de salaire des ministres, une idée lancée par l’Espagne

Branle-bas de combat pour les pays de l’Union européenne. Les différentes réunions entre les ministres des Finances ne cessent de se succéder en vue de trouver des solutions susceptibles de freiner la chute de l’euro. Après la mobilisation d’un fonds de 750 milliards d’euros destiné à soutenir financièrement les Etats souffrant de graves problèmes de déficit public comme la Grèce, d’autres plans d’austérité sont annoncés ou en phase d’élaboration. Parmi les mesures avancées, figure la réduction salariale des membres du gouvernement de certains pays.

Annoncé par le premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, ce dispositif semble séduire d’autres pays comme la Grande-Bretagne, l’Irlande et le Portugal. Les membres du gouvernement Zapatero verront leur salaire baisser d’environ 15 %. Dans le même temps, David Cameron, le nouveau premier ministre britannique, annonçait un gel des salaires des membres de son gouvernement pour une durée de cinq ans. Cette initiative permettrait à la Grande-Bretagne d’économiser 5 % du budget destiné au fonctionnement du gouvernement. D’autres pays comme l’Irlande et le Portugal envisagent également la mise en place de mesures similaires.

Baisse des salaires des ministres, une mesure controversée en France

Les ministres français sont-ils prêts à se serrer la ceinture comme ceux du gouvernement Zapatero ? Les avis restent très partagés au sein des membres du gouvernement de François Fillon. La balance ne semble pas indiquer de tendance, et un certain équilibre demeure entre ceux qui se montrent favorables à cette réforme et ceux qui la rejettent. Certains comme le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand et celui des Transports Frédéric Bussereau préfèrent même ne pas exprimer leur point de vue.

La ministre de l’Economie, Christine Lagarde s’est dite prête à suivre l’exemple du gouvernement Zapatero tout en admettant que la baisse des salaires des ministres ne permettrait qu’une économie minime. Elle est soutenue par le secrétaire d’Etat au Développement de l’économie numérique, le ministre de l’Agriculture, de l’Enseignement supérieur et le secrétaire d’Etat aux sports. En revanche, le ministre du Budget, François Baroin, celui du Travail et le secrétaire d’Etat à la Fonction publique sont opposés à une telle décision.