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BNP Paribas : que pourraient être les impacts de l’amende américaine ?
jeudi 19 juin 2014
Que risque BNP Paribas ?
Les Etats-Unis menacent BNP Paribas d’une amende de 7,3 milliards d’euros pour avoir réalisé des transactions en dollars avec des nations sous embargo. Bien que cette banque soit en mesure de payer cette somme grâce à l’importance de fonds propres dont elle dispose, certains risques ne sont pas à écarter. En ponctionnant ce montant sur ses réserves, ceux-ci pourraient être nettement rabotés alors que les banques seront soumises prochainement à un test de résistance préconisé par la Banque centrale européenne.
L’impact pourrait aussi être important sur le plan commercial si les autorités américaines privent temporairement BNP Paribas de la possibilité d’effectuer des opérations en dollars. Comme le billet vert constitue la devise de référence pour les échanges internationaux, cette banque pourrait ainsi perdre une marge de sa clientèle. Si elle souhaite faire diminuer le montant de l’amende en plaidant coupable, elle dirait adieu à ses clients pour certains fonds de pension qui n’ont pas le droit de travailler avec un établissement dont la réputation est entachée.
D’autres impacts à redouter
Pour l’administration fiscale française, les retombées de cette amende sur l’impôt versé par BNP Paribas pourraient être considérables. Cette banque figure parmi les plus gros contributeurs en termes d’impôt sur les sociétés. Pour une sanction s’élevant à 5 milliards de dollars, le fisc enregistrerait un manque à gagner de 1 milliard d’euros. De leur côté, les actionnaires auraient de bonnes raisons de s’inquiéter à propos de leurs dividendes, en plus de la perte de 20% de la valeur de leurs actions au cours de ces derniers mois.
Si BNP Paribas rabotait sur ses fonds propres, sa capacité à octroyer des crédits aux clients serait sérieusement amputée, le niveau des prêts accordés devant être proportionnel à celui des réserves. Comme il s’agit de l’un des plus importants établissements financiers de la zone euro, il exerce un rôle primordial dans la reprise économique grâce aux prêts aux entreprises. Cette épée de Damoclès qui pèse sur cette banque risque par ailleurs d’aggraver la frilosité des banques. Les financements à l’export pourraient en souffrir.