Centralisation des fonds du Livret A : une question épineuse
La décision du gouvernement attendue avant la fin de l’année
Les fonds du Livret A et du Livret de développement durable représentent un enjeu considérable puisqu’ils s’élèvent à des milliards d’euros. L’augmentation du taux de leur centralisation auprès de la CDC fait actuellement l’objet de débats houleux entre cet organisme chargé du financement des logements sociaux et des banques qui ont affecté ces fonds à l’appui des PME. La question est épineuse pour le gouvernement qui devra prendre une décision sur le sujet avant la fin de l’année.
Chaque entité concernée défend fermement ses positions. Le directeur général de la Caisse des dépôts affirme que la centralisation de 70 % des fonds du Livret A et du LDD auprès de l’institution qu’il dirige se présente comme une nécessite dans le contexte actuel. En effet, il estime que le financement des logements sociaux est une priorité pour faciliter l’accession des Français à la propriété et pour redynamiser le secteur du BTP. Il a tenu, par ailleurs, à spécifier que cet argent ne servira pas à des activités commerciales ou spéculatives.
Les arguments des banquiers
La centralisation des fonds du Livret A et du LDD ainsi que l’aménagement du niveau de rétribution des organismes bancaires qui interviennent dans le circuit de collecte de ces produits financiers constituent une question épineuse pour le gouvernement. Plusieurs banquiers ont, de leur côté, manifesté leur opposition au projet du directeur de la CDC et ont averti les pouvoirs publics sur les conséquences néfastes de ces nouvelles mesures sur l’économie nationale. La majeure partie de ces dépôts est en effet affectée dans le secteur des crédits aux PME.
Si le gouvernement accède à la demande du CDC et prive partiellement les établissements financiers des fonds du Livret A et du LDD, les impacts négatifs sur l’économie seront considérables. De nombreuses PME pourraient se trouver dans une situation d’asphyxie financière puisque les banques seraient dans l’obligation de réduire le volume des crédits octroyés et de revoir leur coût à la hausse. Une consultation auprès de la CDC et des banques a été lancée dernièrement par le ministère de l’Economie. Les conclusions seront communiquées en temps opportun.