La Chine : le nouveau créancier du Japon ?

Alors que la dette publique du Japon était détenue pour l’essentiel par les Japonais eux-mêmes, aujourd’hui les chinois feront désormais partis des créanciers de l’état nippon. Rien que cette année, les chinois ont investit près de 5 milliards d’euros dans des bons du trésor japonais.

Le Japon doit recourir aux investisseurs chinois pour combler son déficit public

Comme bon nombre d’états du monde, le pays du soleil levant doit financer le remboursement de sa dette publique. La dette publique japonaise atteint près de 200% du produit intérieur brut. Pour rétablir l’équilibre des finances publiques, le Japon n’a d’autre choix que de s’endetter. S’endetter pour rembourser ses dettes telle est la stratégie actuelle de bon nombre d’états victimes de finances publiques déficitaires. Jusqu’il y a peu encore, les Chinois achetaient en masse des bons du Trésor des pays européens. Mais les récentes turbulences financières sévissant en Europe et la dévaluation soudaine et prolongée de l’euro ont stoppé net cet enthousiasme vis-à-vis des bons du Trésor des pays européens.

Pour diversifier les risques financiers et apporter un coup de pouce à leurs voisins japonais, les investisseurs chinois ont décidé de devenir les créanciers du Japon. En moins d’un an, c’est près de 4,90 milliards d’euros qui ont été investis dans les obligations d’état nippones. Selon les statistiques japonaises, cette somme atteint des niveaux records en ce qui concerne l’investissement chinois dans des bons du Trésor japonais. Les investisseurs chinois ont surtout investi dans des obligations à court terme pour augmenter leurs réserves de devises et diversifier les risques. Ne souhaitant plus investir dans les produits financiers étatiques européens, les Chinois font désormais partie de la minorité d’étrangers créanciers de l’état japonais.

Le Japon va progressivement augmenter son taux d’endettement vis-à-vis des étrangers

Contrairement aux autres pays du monde, le Japon a réussi à vendre la quasi-totalité de ses bons du Trésor à ses ressortissants et à ses investisseurs. C’est dans le souci de préserver l’indépendance financière du Japon vis-à-vis de l’étranger et vis-à-vis des marchés financiers mondiaux que la population et les investisseurs japonais ont accepté de faire l’acquisition massive de la quasi-totalité des obligations d’état. Coup dur ou aubaine pour le Japon, désormais les Chinois font l’acquisition massive des bons du trésor nippon. Cet engouement chinois pour les bons du Trésor japonais a entraîné le Japon à encore renforcer sa politique d’austérité en vue d’équilibrer au plus vite son budget et réduire l’endettement du pays vis-à-vis des étrangers.

Le Japon a tout fait pour diminuer les risques de crise financière et les risques de faillite de l’état, en vendant ses obligations à l’étranger. Aujourd’hui, l’état nippon est surpris de voir son déficit budgétaire désormais comblé par des apports financiers chinois. En effet, la masse d’obligation d’état émise par le Japon était telle que tôt ou tard les Chinois allaient commencer à acquérir ces titres, la mauvaise santé de l’Euro aidant. Le temps est donc venu pour le Japon de vendre ses obligations d’état à la Chine et aux autres pays asiatiques qui vont investir dans les bons du Trésor japonais tant que la situation financière en Europe ne sera pas rétablie.