La Banque mondiale et les devises asiatiques

La Banque mondiale a alerté les pays asiatiques sur les dangers que présente une trop forte augmentation des devises monétaires asiatiques. Selon l’institution, le phénomène aurait des conséquences négatives pour ces pays ainsi que sur l’économie mondiale.

Les monnaies asiatiques menacent la reprise économique mondiale

La Banque mondiale a tenu à alerter les pays asiatiques sur les risques liés à la hausse de leurs monnaies. Selon elle, une appréciation trop forte de leurs devises aurait des effets négatifs sur les exportations de leurs pays. Une hausse trop importante des monnaies freinerait également la croissance économique mondiale étant donné que la Chine et les pays émergents d’Asie constituent actuellement le peloton de tête de l’économie planétaire. En effet, avec une croissance estimée à 8,9 % pour cette année, ces pays asiatiques sont également de grands consommateurs de produits tels que les automobiles, les écrans plats, etc.

Dans son rapport sur les économies d’Asie orientale qui ne tient toutefois pas compte du Japon ni de la Corée du Sud, l’institution bancaire ajoute également que l’augmentation des flux de capitaux vers ces pays émergents risque d’entrainer une bulle financière qui rappellerait la crise asiatique des années 1990. D’ailleurs, l’abondance des afflux de capitaux serait le principal facteur à l’origine de la forte montée des devises de la région avec des augmentations de 10 % à 15 % par rapport à leurs valeurs d’avant la crise. Même si de son côté, le yuan chinois qui n’a progressé que de 4 % attise les critiques des Américains accusant la Chine de freiner la montée de sa monnaie.

Les solutions proposées par la Banque mondiale

D’après la Banque mondiale, des interventions ont effectivement été réalisées par les pays concernés afin de ralentir l’appréciation des monnaies asiatiques, mais également pour augmenter la compétitivité de leurs entreprises. Mais ces démarches n’ont cependant pas eu l’efficacité escomptée. Et la manière dont ces mesures ont été opérées aurait même contribué à accentuer l’afflux de capitaux, alors elles devaient pourtant freiner l’élévation de la valeur des devises. Notons que les niveaux très bas des taux d’intérêt dans les pays occidentaux ont également dirigé les flux de liquidité vers l’Asie.

Parmi les mesures proposées par l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Asie-Pacifique, Vikram Nehru, on note la suppression des dispositifs de relance, l’ajustement des politiques monétaires ainsi qu’une régulation des organismes bancaires afin de rationaliser les prêts et les emprunts. L’économiste en chef justifie ces préconisations par le fait que les banques auraient tendance à emprunter à l’étranger lorsqu’elles disposent d’une monnaie qui devient plus forte. Ce qui n’exclut pas les risques de bulles financières. Les ministres des Finances du G20 qui se réuniront en Corée du Sud à la fin de cette semaine devraient probablement aborder le sujet des taux de change sur fond de débat entre les pays riches et pays en développement.