Crise irlandaise : le pays redevient une terre d’émigration

L’Irlande est actuellement frappée par une crise qui affecte deux importants secteurs économiques, notamment la finance et l’immobilier. Le pays redevient une terre d’émigration.

La population commence à quitter le pays

La crise irlandaise focalise actuellement l’attention des économistes du monde entier qui estiment que la récession n’est pas encore arrivée à terme bien que la situation économique du pays ne soit guère reluisante. Le PIB a chuté de 7 % au cours de l’année dernière, le déficit budgétaire est de l’ordre de 32 % et le chômage affecte les 14 % des actifs. L’Union européenne redoute un naufrage financier qui engendrerait des conséquences fâcheuses sur l’ensemble de la zone euro. De son côté, la population commence à quitter le pays qui semble redevenir une terre d’émigration.

La nation celte a pourtant connu une croissance exponentielle au cours des années 1990 et a attiré, chaque année, des centaines de milliers d’immigrés venus des quatre coins du globe. En 2007, plus de 10 % de la totalité de la population étaient constitués d’expatriés et les statistiques ont démontré que le nombre de personnes venues tenter leur chance en Irlande dépassait largement celui de celles qui partaient du pays. On a dénombré 110.000 arrivées pour 42.000 partants pour cette année. Cette tendance s’est renversée au cours de l’année 2009 où on a enregistré 30.800 nouvelles installations pour 65.100 départs.

Exode des immigrés venus de l’Europe de l’Est

En raison de la crise, les observateurs constatent que l’Irlande est redevenue une terre d’émigration. On assiste actuellement à un départ massif des Européens de l’Est qui sont arrivés dans l’île au cours de ces dernières années. Originaires des pays baltes, de l’Europe orientale et centrale ou de Pologne, ils étaient des centaines de milliers à rejoindre l’Irlande, attirés par l’aura dont jouissait alors cette nation qui était en plein essor. En outre, la politique migratoire favorisait l’accueil de ces travailleurs venus d’ailleurs.

Ces immigrés occupaient les emplois nouvellement créés par cette formidable expansion économique. Ils étaient présents dans plusieurs secteurs de l’industrie, du commerce et des prestations de service. Ceux qui n’avaient pas suffisamment de qualification étaient employés comme vendeurs, serveurs ou ouvriers. Les plus diplômés étaient cadres supérieurs dans le domaine de l’informatique, de l’architecture et du BTP. Comme ils sont les premières victimes de la suppression de postes en raison de la crise, on assiste actuellement à leur exode.