Le rendement de l’emprunt à 10 ans de la France est passé sous celui du Royaume-Uni
Une anticipation des investisseurs
Vendredi dernier, le coût d’emprunt à 10 ans du Royaume-Uni a brièvement dépassé celui de la France sur le marché obligataire. Les investisseurs ont anticipé à la fois sur une éventuelle fin du plan d’assouplissement quantitatif programmé par la Banque d’Angleterre et sur une possible dégradation de la note de crédit du pays de la Reine Elizabeth II. A un certain moment, le taux d’emprunt à 10 ans de l’Etat britannique a atteint 2,16% alors que celui de l’OAT française équivalente était à 2,12%.
Rappelons que la France a perdu sa notation triple A auprès de Moody’s Investors Service et Standard and Poor’s en 2012. Elle l’a cependant préservé chez Fitch Ratings. Par contre, le Royaume-Uni bénéficie encore de sa note optimale auprès de ces principales agences de notation. Toutefois, le spectre d’une dégradation plane sur cette notation britannique au cours de ces dernières semaines. Certains spécialistes craignent en effet un accroissement de l’endettement de la Grande-Bretagne jusqu’à l’horizon 2015.
Une situation rassurante pour les investisseurs
Sur le marché secondaire où se passe l’échange de la dette qui a été déjà émise, les taux des deux pays ont évolué après au coude-à-coude. Selon les stratégistes, il est cependant difficile d’établir une comparaison entre ces deux marchés, car ils ne fonctionnent pas de manière similaire. En effet, la dette du Royaume-Uni est soutenue par la Banque d’Angleterre. Pour essayer de stabiliser l’économie du pays, cet organisme a mis en Å“uvre un programme de rachats d’actifs. La France, quant à elle, reste dépendante de l’évolution du contexte en zone euro.
Le fait que le taux d’emprunt de la France soit passé sous celui du Royaume-Uni constitue tout un symbole sur les places financières. Cette situation rassure les investisseurs, les médias anglo-saxons ayant véhiculé récemment leur inquiétude vis-à-vis du modèle économique français. En tout cas, les rendements des emprunts de ces deux pays commencent à se tendre depuis le début de l’année 2013. Les investisseurs sont en effet optimistes sur l’avenir économique de ces deux Etats européens et n’hésitent pas à courir certains risques.