Finance islamique, un emprunt réservé aux musulmans
Principe de la finance islamique
Comme son nom l’indique, la finance islamique est un nouveau type de financement régi entièrement par le droit musulman. Tout comme pour la religion catholique du temps passé, l’Islam proscrit toutes formes de crédit avec intérêts, ce qui est devenu la base de la finance occidentale. Par ailleurs, cette forme de financement vise également à responsabiliser socialement l’emprunteur. Suivant l’éthique musulmane, l’argent emprunté ne doit jamais être utilisé pour des investissements non conformes aux principes de l’Islam comme l’entreprise de boissons alcoolisées ou encore la fabrication d’armement.
En pratique, la finance islamique repose sur cinq principes fondamentaux : la prohibition de l’intérêt, la non-acceptation des actifs illicites, le rejet de l’incertitude, le partage des risques et des gains entre l’emprunteur et l’organisme de financement et, enfin, l’investissement doit être associé à un projet concret. La prohibition de l’intérêt empêche le riba, c’est-à-dire toutes les transactions engendrant des paiements d’intérêts. La spéculation ou gharar ainsi que les investissements fondés sur le hasard (massir) sont également interdits.
Intérêt de la finance islamique
Grâce à ses principes de base, la finance islamique représente une véritable bouée de secours pour l’économie de plusieurs pays africains. Avec un chiffre d’affaires estimé à 700 milliards de dollars, la finance islamique peut financer plusieurs projets de pays pauvres dans lesquels la majorité de la population est musulmane. Le financement peut prendre la forme d’un micro crédit, très tendance actuellement pour venir en aide aux titulaires d’un projet d’investissement conforme aux principes de base de l’Islam. Ce système a déjà remporté beaucoup de succès auprès des pays du golfe Persique et de la Malaisie.
Les instituts de financement islamiques ne sont pas seulement réservés aux musulmans, ils sont en effet ouverts à tous les titulaires d’un projet concret non contradictoire aux principes de l’Islam. Selon le besoin, la finance islamique prévoit quatre principaux produits financiers : le soukouk, le moudharaba, le mourabaha et le ljara. Le soukouk est le plus souvent utilisé pour les investissements immobiliers, le moudharaba pour les promoteurs et les deux derniers pour les particuliers. Le mourabaha se présente, par exemple sous la forme d’un contrat de vente. Après la souscription, l’institution financière islamique achète le bien et le revend à son client. Le paiement se fait par tranches et la totalité de la somme à rembourser est déterminée à l’avance par les deux parties.