Le surendettement gagne du terrain

Mis à part un pic enregistré en 2011, le nombre de dossiers de surendettement reçus par la Banque de France n’a jamais été aussi élevé qu’en 2013. Le phénomène gagne ainsi du terrain auprès des ménages français. Décryptage du contexte.

Evolution du profil des personnes concernées

L’année dernière, les dossiers de surendettement déposés auprès de la Banque de France ont atteint 223.012, si ce chiffre était de 220.836 en 2012. Le nombre de dossiers jugés recevables (195.219 pour 2013) a bondi de 87% en l’espace de 10 ans. Environ 40% d’entre eux sont des demandes renouvelées par les ménages dont les dossiers ont été refoulés auparavant. Le montant moyen de la dette est de 38.000 euros pour chaque foyer. Ce chiffre a aussi augmenté par rapport à 2012.

Les analystes ont par ailleurs constaté une évolution du profil des personnes surendettées. Si les couples étaient plus nombreux il y a 10 ans, en 2013 la majorité (64,2%) est constituée d’individus vivant seuls. Certains sont célibataires, d’autres sont veufs, divorcés ou séparés de leur conjoint, le divorce étant souvent à l’origine de l’engagement d’une personne dans le cercle infernal du surendettement. Comme l’équilibre financier au sein d’un foyer est parfois précaire, le chômage vient aggraver le cas. La moitié des individus surendettés n’a pas d’activité professionnelle (au chômage ou invalide).

Le principal facteur du surendettement

Le surendettement touche de plus en plus les seniors dont le nombre a haussé de 11% sur une année. Le phénomène a aussi atteint une population nouvelle, à savoir les salariés et les propriétaires. Si les premiers ne représentaient que 36,7% des dossiers un an auparavant, ce pourcentage est de 39%. En ce qui concerne les propriétaires, leur proportion a augmenté de 2 points sur une année, passant de 9,3% à 11,3%, la dette immobilière s’élevant en moyenne à 95.252 euros.

Les crédits à la consommation restent le principal facteur d’endettement des ménages. 90% des dossiers déposés à la Banque de France incluent au moins un tel emprunt, pour un montant de 23.927 euros en moyenne. 80% d’entre eux sont contracté un crédit renouvelable. Le mécanisme de ce prêt revenant particulièrement cher aux personnes endettées, celles-ci se trouvent vite plongées dans la spirale du surendettement. Cependant, les sommes empruntées ont baissé en raison d’un meilleur encadrement depuis l’instauration de la loi Lagarde en 2008.