Les inégalités de revenus s’accentuent dans les pays développés

Dans son dernier rapport annuel, l’OIT (Organisation internationale du travail) dénonce la progression des inégalités de revenus dans la plupart des pays riches. Elle pointe du doigt la hausse des profits des plus importantes entreprises et celle des émoluments des hauts dirigeants.

Une conjoncture inquiétante

Dans une conjoncture difficile marquée par une hausse du taux de chômage mondial, les inégalités de revenus se sont accentuées dans les pays développés au cours de ces dernières années. Ce phénomène est surtout tangible dans 14 pays faisant partie des 26 économies avancées sur lesquelles les experts de l’OIT ont réalisé leur étude. Les chiffres qui figurent dans le document confirment une évolution positive de la situation au niveau de plusieurs nations émergentes. Pour la majorité des pays développés, le tableau est inquiétant. Malgré la timide relance de l’économie après la crise de 2008, les impacts négatifs des inégalités de revenus commencent à détériorer le tissu social et économique.

Contraction des classes moyennes

Le rapport révèle une contraction de la taille des classes moyennes de la plupart des pays riches. En Espagne, les ménages disposant de revenus intermédiaires ne constituent que 46% des personnes actives à la fin de l’année 2010, alors que ce taux était de 50% trois années auparavant. En Amérique, les revenus nets de la frange minoritaire (7%) représentant les personnes nanties ont sensiblement augmenté au cours de ces deux dernières années alors que ceux des 93% de la population ont baissé. Comme cette catégorie de la population forme un marché important, sa diminution risque de faire obstacle aux projets d’implantation de nouvelles entreprises.

Une hausse en flèche des salaires des dirigeants

Le document relate également qu’après une période d’accalmie au lendemain de la crise de 2008, les salaires des cadres dirigeants ont haussé en flèche dans de nombreux pays développés. Si on ne prend que l’exemple de Hong Kong et de l’Allemagne, les émoluments moyens des PDG des grandes entreprises ont fait un bond de plus de 25% sur les 4 dernières années. Un dirigeant allemand gagne ainsi 150 à 190 fois plus qu’un salarié moyen. Le contexte est pire aux Etats-Unis, où les directeurs des importantes corporations sont pays 508 fois plus par rapport à un travailleur de la classe moyenne. Les bonus accordés au titre de la rentabilité à court terme sont supérieurs au tiers du montant total de leur rémunération.