Le Luxembourg serait-il le prochain pays malade en zone euro ?
Un contexte qui inquiète les économistes
Le Luxembourg qui a intégré la zone euro en 1999 est très connu pour son secret bancaire et sa fiscalité avantageuse. Les dépôts des entreprises et des particuliers auprès des établissements financiers atteignent souvent une taille démesurée, leur proportion étant 5 fois supérieure au PIB. Ce secteur affiche ainsi des dimensions hors norme comparées au reste de l’économie. Il assure le tiers des recettes. Le contexte inquiète l’Union européenne qui craint un cas d’hypertrophie financière à l’image de celui de la Chypre.
Cependant, pour de nombreux responsables européens, bien qu’il y ait une certaine similitude entre le Luxembourg et la Chypre sur le plan financier, des différences subsistent entre ces deux pays. La dissemblance porte sur plusieurs points, tels que le type de clientèle des établissements financiers pour les fonds d’investissement ou la gestion de patrimoine ainsi que l’origine des entreprises et des particuliers qui effectuent des dépôts.
Les points faibles du modèle économique
Néanmoins, le nouveau président de la Banque centrale européenne estime que le secteur financier du Grand Duché évolue de façon ambiguë . La diminution de 5% du produit net des banques entre les années 2011 et 2012 inquiète cette personnalité. Le modèle économique du Luxembourg recèle quelques points faibles, car il est basé sur une certaine indulgence vis-à-vis de la fraude fiscale qui n’est pénalisée que si elle est itérative et d’un montant très élevé. Le Luxembourg est aussi considéré comme un paradis fiscal en raison de son secret bancaire.
Le gouvernement luxembourgeois a décidé de lever ce fameux secret bancaire depuis 2011 à la suite de multiples pressions exercées par ses partenaires de l’Union européenne. Toutefois, les échanges d’informations ne se font pas automatiquement avec les autorités fiscales des autres nations. Les dossiers sont traités au cas par cas. Pour l’instant, le Luxembourg bénéficie encore du triple A, la meilleure note attribuée par les agences spécialisées. Sa dette souveraine est en effet la moins élevée en zone euro, environ 20% du PIB. Son déficit public est bien en dessous des 3% imposés par la Commission européenne.