La méfiance des investisseurs envers les agences de notation

La plupart des investisseurs sont actuellement méfiants vis-à-vis des jugements des agences de notation. Il serait alors intéressant de comprendre pour quelles raisons les décisions de ces agences ont tellement d’influence sur l’ensemble des marchés financiers du monde.

Une pression indirecte sur les marchés

Les économistes estiment de nos jours que le débat sur l’influence des agences de notation sur les marchés devrait être relancé. En effet, au cours d’un an et demi, elles n’ont exercé qu’une pression indirecte sur les marchés. Elles n’ont touché que les investisseurs qui se servaient des indices " benchmark " et les règles relatives aux appels de marges qui sont fixées par les structures de compensation. De ce fait, la plupart des opérateurs financiers ont toujours été méfiants à l’égard de ces agences. Ils se basaient plutôt sur les changements de notes.

Dans leur prise de décision, les investisseurs préfèrent se baser sur les annonces politiques. Les taux d’emprunt de nombreux pays dotés de la note AAA et ceux du FESF ont été, depuis longtemps, plus élevés comparés aux niveaux qui sont généralement liés à cette notation. Ce contexte confirme que l’influence des agences de notation sur les marchés n’est pas aussi importante qu’on veuille le faire croire. Certes, leurs décisions ne manquent pas d’avoir un impact sur l’univers financier, mais cette conséquence reste assez limitée.

Un intérêt pour les performances sous-jacentes

De nos jours, ce sont surtout les décisions des plus importants investisseurs institutionnels ou privés qui font bouger les marchés. Toutefois, ces derniers se méfient de plus en plus des jugements qui émanent des agences de notation. Ils estiment que les marchés s’intéressent aux performances sous-jacentes d’un pays et non aux informations relatives à sa performance économique sur une période déterminée. Ainsi, ils pensent qu’il faut plutôt se référer à des analyses sur les bases fondamentales de l’économie et ne pas se focaliser sur les écarts de performance.

Les économistes suggèrent quelques solutions. La Commission européenne devrait mettre en application les règles qui sont déjà existantes avant d’envisager toute nouvelle réglementation. Cette méthode permettrait aux agences de notation de mieux exercer leur rôle et de prendre des décisions plus judicieuses. Par ailleurs, ils proposent que les assureurs et les banques doivent continuer à se référer aux notes de crédit et non aux indicateurs de marché afin d’éviter d’accentuer les conséquences pro-cycliques.