Deuxième nationalisation en Amérique du Sud

Après la nationalisation de l’industrie pétrolière YPF par l’Etat argentin, c’est autour de la Bolivie de reprendre sous son giron une société privée battant pavillon étranger. Il s’agit cette fois d’une société de réseau d’électricité, TDE en l’occurrence.

Une nationalisation qui a moins énervé Madrid

A la différence de la nationalisation d’YTP, filiale de Repsol, par le gouvernement argentin, les responsables étatiques espagnoles n’ont pas violemment réagi à la nationalisation de la société TDE, une filiale du groupe espagnol REE (Red Eléctrica Corporacion). Selon ces derniers, l’Etat espagnol est aujourd’hui dans une phase de collecte d’informations et que cette nationalisation est à différencier de ce qui s’est produit en Argentine. Pour les responsables de REE, il s’agit d’une grande surprise et ils n’espèrent plus qu’une compensation à la hauteur du désengagement.

C’est durant les manifestations du 1er mai que le président bolivien a annoncé la nationalisation de l’entreprise TDE (Transportadora de Electricidad). D’après lui, cette nationalisation est menée pour bénéficier au peuple bolivien. Evo Morales fait aujourd’hui face à une vague de revendications sociales portant sur le cout de la vie. En 2011, la société TDE a réussi à atteindre un bénéfice net de 12,5 millions d’euros. Plus de 70 % du réseau de distribution électrique en Bolivie est détenu par la filiale de REE.

Retour sur la privatisation d’YPF en Argentine

La nationalisation récente d’YPF, la filiale du géant espagnol Repsol, a suscité de vives réactions de la part du gouvernement espagnol. Validée par le Sénat argentin, la prise de contrôle de 51 % de YPF est justifiée par la présidente actuellement au pouvoir par le sous-investissement de l’entreprise, constituant selon elle une non-exécution des accords passés. Ce sous-investissement aurait contraint l’Argentine à devoir importer des produits pétroliers.

La nationalisation de la filiale de Repsol a été favorablement accueillie en Argentine, avec le soutien de la majorité de la population. Par contre, cette situation a suscité des réactions négatives de la part de responsables internationaux. L’Espagne a notamment fait appel à l’OMC et a par ailleurs promis des représailles commerciales et diplomatiques. Il faut dire qu’avec plus de 400 sociétés espagnoles implantées en Argentine, la nationalisation de YPF fait craindre le pire.