Les banques françaises et la politique de crédit : il y a de la tension dans l’air

Les banques françaises éprouvent beaucoup de difficultés à accéder à la liquidité et à renforcer leurs fonds propres. Leur note vient ainsi d’être dégradée par l’agence Moody’s. Ce contexte ne manquera pas d’avoir une conséquence sur la politique de crédit. Il y a de la tension dans l’air.

Une dégradation de la note

Les banques en France sont surveillées de près par les agences de notation. Dans la lignée de Standard & Poor’s, Moody’s vient de dégrader d’un cran la note à long terme de BNP Paribas, du Crédit Agricole et de la Société Générale. Cette agence a en effet constaté que les établissements bancaires français peinent à consolider leurs capitaux propres. D’ailleurs, l’Autorité bancaire européenne a assoupli leurs obligations en termes de renforcement de fonds propres, alors que les contraintes ont été alourdies pour certaines banques européennes.

Moody’s vient donc d’abaisser les notes de ces 3 importantes enseignes financières françaises. La Société Générale est actuellement dotée d’un A1, tandis que BNP Paribas et Crédit Agricole sont notées à Aa3. Ces banques ont été déjà placées sous perspective négative depuis quelques jours. En raison de cet ajustement, les annotations de ces établissements français se retrouvent presque au même niveau auprès de Standard & Poor et Moody’s. Les analystes anticipent un renchérissement du coût des ressources et une révision à la hausse du prix des crédits.

Une situation qui se détériore

Les agences de notation ont fait le même constat. Les banques françaises ont des difficultés pour accéder à la liquidité. Leurs possibilités de refinancement s’amenuisent. Bref, leur situation financière se détériore et elles sont devenues tributaires des financements du marché. Pour couronner le tout, les fonds monétaires des Etats-Unis ont décidé de réduire de 68% leur exposition aux établissements financiers français. Cette masse monétaire a été ramenée à 5,56 milliards de dollars, diminuant ainsi fortement les réserves en liquidité détenues par les banques en France.

En raison de la dégradation de leur note, ces banques françaises devront faire face à une augmentation de la prime de risque. Ce contexte va engendrer une hausse du coût de la liquidité et au final, un renchérissement de celui des crédits qu’elles vont accorder à leurs souscripteurs. Les établissements financiers français préconisent de revenir auprès de leurs investisseurs au mois de janvier 2012. Les banques pourraient se trouver dans l’obligation d’envisager des ajustements dans leur politique de crédit.