L’or : une valeur refuge de plus en plus fragile

L’or a toujours été considéré comme LA valeur refuge idéale pour les épargnants. Les Français restent très attachés à ce métal précieux. Force est toutefois de constater que ce concept devient de plus en plus fragile en raison du contexte économique et financier. Explications.

Une valeur refuge pour 33% des Français

L’or, sous toutes ses formes, en pièces, en lingots ou transformé en bijoux, reste un système de placement privilégié des Français. Un sondage réalisé par Ipsos révèle que 75% des particuliers qui en détiennent le gardent pour une période d’au moins 10 ans. Cet engouement pour le métal jaune se retrouve dans n’importe quel milieu social, même chez les individus qui ne disposent que de sources de revenus modestes.

Il y a quelques dizaines d’années, les particuliers prenaient la précaution de placer leur épargne dans l’or qui représente une valeur refuge afin d’être mieux prémunis en cas de guerre. Actuellement, plus de 33% des Français considèrent le métal précieux comme un des modes de placement les plus rentables. L’or devance ainsi le Livret A et le PEL (plan d’épargne logement), mais il ne parvient pas à surpasser l’assurance-vie et l’immobilier.

Une fiscalité de plus en plus désavantageuse

Comme la fiscalité liée à la revente de l’or s’est alourdie, nombreux sont ceux qui ont déclaré qu’ils n’auront aucun regret à se séparer de leur métal précieux si la pression fiscale s’accentue. En effet, depuis janvier 2014, les ventes de bijoux pour un montant supérieur à 5.000 euros étaient soumises à une taxe forfaitaire de 6,5%, ce pourcentage étant de 10,5% si les transactions portent sur des napoléons ou des lingots. Les vendeurs peuvent choisir d’être taxés sur la plus-value obtenue, mais ils doivent alors produire des pièces justificatives de leurs achats.

Dans ce cas, l’administration prélève 34,5% sur le bénéfice réalisé à la revente de l’or. Il existe aussi une autre modification sur la fiscalité du métal jaune. Auparavant, les épargnants pouvaient profiter d’un abattement d’impôt de 10% par an à partir de la seconde année de détention, mais maintenant, cette réduction n’est plus que de 5%. Les Français qui investissent dans l’or commencent à se demander si le métal précieux continue toujours d’être la valeur refuge idéale pour leur épargne. Elle semble de plus en plus fragile en raison du contexte fiscal.