Standard & Poor’s vient de mettre sa menace à exécution : la France perd son AAA

La sphère politique et le monde économique sont ébranlés par la nouvelle. Standard & Poor’s a dégradé dans la soirée du vendredi 13 janvier 2012 la note AAA de la France pour une notation AA+.

Une note immuable depuis 1975

La France a été notée pour la première fois par Standard & Poor’s le 25 juin 1975. Depuis cette date, elle a conservé sa note AAA, l’agence de notation ayant estimé que la dette française était considérée comme parmi les plus sûres du monde. L’Hexagone pouvait ainsi bénéficier des meilleurs taux du marché pour ses emprunts. Sa note est restée immuable malgré le fait que le budget français n’a jamais été excédentaire depuis 1974. La situation a basculé dans la soirée du vendredi 13 janvier 2012. La France a perdu son AAA.

La note française a été ramenée à AA+. Cette dégradation d’un cran est en outre doublée d’une perspective négative. Ce qui veut dire qu’il y a de fortes chances que cette notation soit passible d’une autre réduction au cours de l’année ou l’année prochaine. Pour éviter une telle chute de sa note, le gouvernement devra appliquer les mesures préconisées en vue de consolider le budget et d’amenuiser le déficit au niveau des finances publiques.

Surveillée de près depuis le 5 décembre 2011

Standard & Poor’s estime cependant que les dispositifs mis en place par le gouvernement français pour réduire le déficit budgétaire pourraient s’avérer insuffisants, dans la mesure où le taux de croissance ne dépassera pas 1% en 2012. Il convient de signaler que cette agence de notation a surveillé de près l’évolution de la dette de tous les pays membres de la zone euro depuis le 5 décembre 2011. Elle a ainsi décidé de dégrader la note de la France et de l’Autriche.

De son côté, l’Allemagne reste sereine, car elle a pu sauvegarder son AAA. Standard & Poor’s pense en outre que ce pays d’outre-Rhin offre des perspectives stables. Ce contexte désavantage beaucoup la France. L’écart économique entre les deux nations pourrait s’accentuer, étant entendu que les investisseurs vont être attirés par un pays présentant plus de stabilité. La France risque de se heurter à des taux d’emprunt assez élevés, ce qui ne va pas faciliter le rétablissement de son équilibre budgétaire.