Une perte de 980 millions d’euros en 2009 pour la SNCF

La SNCF vient de réaliser un exercice déficitaire sans précédent. 980 millions d’euros, c’est en effet le montant de la perte nette que l’entreprise a enregistrée en 2009. Après de nombreuses années excédentaires, la comptabilité de l’entreprise passe dans le rouge.

Les TGV n’arrivent plus à renflouer les pertes accusées par le fret

La SNCF a déclaré avoir enregistré une perte nette de quelque 980 millions d’euros durant son exercice 2009. Ce montant est cependant lié aux résultats d’une opération comptable de l’entreprise, avec la dépréciation de certains actifs. Sans cette démarche, un bénéfice de 3 millions d’euros aurait été affiché. Des résultats surprenants en comparaison des chiffres de l’année 2008, pour laquelle, l’entreprise annonçait un bénéfice de près de 575 millions d’euros.

L’année 2009 serait l’" annus horribilis " de la SNCF, selon un haut dirigeant de l’entreprise. Une nette diminution du nombre de voyageurs et une grande baisse des recettes dans le domaine des transports de marchandises ont contribué à ces mauvais résultats. Certes, cette atrophie s’enregistre également dans le domaine aérien, mais la SNCF a connu cette année, une chute de rendement au niveau des TGV. Or, par le passé, ces derniers permettaient de compléter le manque à gagner laissé par le fret.

En 2009, la marge réalisée sur les grandes lignes de la SNCF a également diminué de 27 %. En raison de la crise, les clients sont devenus plus économes et même s’ils sont plus nombreux qu’avant, ils ne voyagent plus en première classe, et recherchent des offres promotionnelles et des petits prix. De surcroît, les tarifs des péages du Réseau Ferré de France ont fortement lésé la comptabilité de l’entreprise. De 2008 à 2009, ils ont augmenté de près de 11 %.

Les activités de la SNCF seront relancées

La perte permanente générée par le fret est au centre des préoccupations de la SNCF. En l’occurrence, le fret seul a affiché une perte de 520 millions d’euros en 2009. Cette activité était déjà déficitaire depuis des années. Pour la relancer, le groupe prévoit d’investir 1 milliard d’euros d’ici à 2015. Parallèlement, plusieurs postes au sein de l’entreprise seront supprimés. De son côté, l’Etat injectera 7 milliards d’euros pour remettre le secteur à flot.

En effet, le fret n’est pas prêt d’être abandonné. Selon Pierre Zembri, géographe et spécialiste des transports à l’université de Cergy-Pontoise, la baisse enregistrée par le réseau ferroviaire en France n’est pas une fatalité. Le domaine se porte beaucoup mieux dans les pays voisins. En l’occurrence, le transport ferroviaire a connu une croissance de 40 % en Allemagne ces dernières années, et de 20 % au Royaume-Uni.

La crise a engendré d’autres conséquences néfastes. Ainsi, le groupe a été forcé de procéder à des dépréciations majeures au niveau de certains de ses actifs pour un montant d’environ 721 millions d’euros en 2009. Ainsi, de nombreuses locomotives de fret, ainsi que des terrains et immeubles ont été dépréciés dans la comptabilité du groupe. Notons que la compagnie française n’est pas au bout de ses peines, car le mois de juin signera l’arrivée de la concurrence italienne dans l’hexagone.