Le PIB et la croissance britanniques

Un taux de croissance du secteur de la construction plus haut que prévu
La Bank of England peut souffler : nul besoin d’avoir recours à des mesures d’assouplissement monétaire en intervenant sur le taux directeur. Le PIB britannique se porte à merveille car pour le 3e trimestre de cette année, il est en croissance de 0,8 %. Chiffre toutefois inférieur à celui du 2e trimestre qui était de 1,2 %. Ceci grâce notamment à la bonne santé du secteur de la construction qui a bondi de 11 % par rapport à 2009 à la même période, et de 4 % par rapport au trimestre précédent. Suite aux mesures d’austérité imposées par le gouvernement en mai de cette année, les analystes britanniques tablaient sur une croissance de 0,4 % seulement pour le PIB. Grande fut leur surprise car celle-ci a doublé.
Une bonne note financière pour l’économie britannique
Statistiquement le PIB du pays s’est accru de 2,8 % sur une période de 12 mois ; sa plus forte hausse depuis 2007. Conséquence immédiate de cette croissance : la livre sterling a repris du poil de la bête, se redressant par rapport au dollar et à l’euro. La parité £/USD est passé de 1,64 le 15 octobre à 1,572 le 25 octobre. Cette croissance est due aussi en grande partie aux mesures d’économie publique du gouvernement de David Cameron ; mesures qui ont été saluées par les agences de notation. L’agence Standard & Poors a ainsi maintenu sa note AAA pour le pays. Ainsi le Royaume-Uni ne fait désormais plus partie des pays fragiles.
Croissance suivie par d’autres secteurs
L’essor du secteur de la construction affiche un record puisqu’il a battu son plus haut niveau de croissance du 1er trimestre 1988. Croissance suivie également par le secteur des services, +0,6 %, la communication et les transports, 0,7 % ; mais pas par le secteur industriel qui évolue de 1 à 0,6 % par rapport au trimestre précédent. Les secteurs de la distribution, des hôtels et des restaurants affichent eux aussi une croissance de 0,6 % au 3e trimestre. Tout comme les services aux entreprises et les services informatiques, 0,5 %. Toujours grâce aux mesures d’austérité, les services publics ont aussi connu un essor de 0,6 %.
Mais la croissance devrait ralentir
La croissance du PIB devrait toutefois être de courte durée, car selon les analystes, le secteur de la construction aura de la peine à se reprendre. L’impact des mesures d’austérité aussi se fera ressentir dès l’année prochaine. Et ce, malgré les bonnes paroles du ministre des Finances britannique, qui a affirmé que malgré le contexte économique mondial un peu agité, le Royaume-Uni est sur la voie de la reprise économique durable. Selon le « chancelier fantôme » Alan Johnson en mai 2010, les mesures d’austérité prises devraient causer la hausse du taux de chômage et effriteraient la confiance des entreprises. Reste à savoir si ce scénario va se produire réellement l’année prochaine.