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Plan d’austérité britannique : la grande purge économique
samedi 6 novembre 2010
Plan d’austérité : l’économie britannique amputée de toutes parts
Les manifestations concrètes de cette purge sont entre autres la suppression de 500 000 emplois du secteur public d’ici 5 ans, le budget des ministères réduit de 25 %, le rabais de nombreux dispositifs d’assistance sociale et le recul de la retraite à 66 ans pour tous contre 65 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes actuellement. Le déficit budgétaire du pays est tel qu’il risque d’y perdre son AAA ; ce score attribué par les établissements financiers mondiaux détermine la solvabilité d’un état, faute de quoi, aucun prêt ne lui sera accordé. Le gouvernement espère que le secteur privé permettra de réinsérer au plus vite les fonctionnaires perdant leurs emplois suite à cette réforme.
Les avis des médias divergent sur la bonne façon de qualifier ces mesures drastiques, mais bon nombre d’entre eux les considèrent comme une réforme violente et sans précédent. Au nom de la croissance, George Osborne va mettre à exécution le plan d’austérité qu’il a présenté le mercredi 20 octobre, supposé contrebalancer le déficit public britannique représentant 11 % du PIB selon les estimations de 2009. Il justifie ces restrictions très sévères en déclarant que c’est un mal nécessaire pour un avenir meilleur. Il entend ainsi restaurer les comptes publics, mis à mal par ses prédécesseurs qui vivaient au-dessus des moyens du pays.
Plan d’austérité britannique, des mesures économiques bénéfiques à certains
Certains budgets sont maintenus malgré tout, notamment celui en faveur des sciences, ou de la santé qui bénéficie même de 37 % de plus. Les infrastructures de transport se verraient allouer une somme supérieure pour atteindre 30 milliards de livres. La décriée augmentation d’impôt représente 2,5 % de plus au niveau de la TVA pour 2011, à laquelle il faut ajouter la hausse des taxes sur les plus-values. De telles décisions budgétaires, les Britanniques n’en avaient plus été témoins depuis l’ère de Margaret Thatcher. Les domaines de la santé et de l’éducation ont tout de même été épargnés par ce que beaucoup qualifient déjà de " massacre ".
Cette réforme va toucher jusqu’à la famille royale qui perdra 14 % de son budget en 2012-2013, tandis qu’il sera gelé l’année prochaine. Pour rappel, le budget royal intervient dans le règlement des payes du personnel et à l’entretien du Buckingham Palace et du Windsor Castle, qui loge la famille royale. Malgré les allégations de George Osborne, comme quoi les mieux rémunérés seraient les plus touchés par la réforme, ce sont en fin de compte les prestations sociales qui en seront le plus lourdement victimes donc les handicapés, étudiants, chômeurs, immigrés, etc. Les experts financiers ne semblent guère convaincus que ces mesures aussi radicales sont réalisables.