Pouvoir d’achat : baisse historique en 2012
Pour la première fois depuis 1984, le pouvoir d’achat des ménages français a enregistré une baisse historique en 2012. Les revenus disponibles bruts ont en effet été plombés par une forte augmentation des impôts au cours du second semestre.
Un contexte jamais vécu depuis 1984
La contraction du pouvoir d’achat a été de 0,8% au cours des trois derniers mois de l’année 2012. S’il a légèrement augmenté de 0,5% en 2011, il a reculé de 0,4% sur l’ensemble de l’année. Les Français n’ont jamais vécu un pareil contexte depuis 1984 durant lequel leurs revenus disponibles ont plongé de 1,1%. Ces chiffres communiqués par l’Insee confirment la théorie des économistes. Le pouvoir d’achat des ménages est tiré vers le bas par le poids des impôts.
Comme la conjoncture d’inflation a été assez limitée en 2012, une telle dégradation est un cas très rare. De nombreux facteurs peuvent en être à l’origine. D’une part, on peut citer le chômage dont le taux ne cesse de croître et les salaires qui sont presque au stade de la stagnation. La hausse modeste des prestations sociales n’a pas réussi à combler le manque à gagner par ménage. Toutefois, la forte hausse des impôts préconisée par le gouvernement pour le redressement des finances publiques constitue le principal frein à la progression du pouvoir d’achat.
Un recul de 1% du pouvoir d’achat individuel
L’impact des impôts sur les revenus des ménages a été particulièrement tangible au cours du dernier trimestre de l’année, période à laquelle les intéressés ont dû payer leurs contributions auprès de l’administration. Après une augmentation de 4% au 3e trimestre, le montant du prélèvement fiscal a encore grimpé de 7% en raison de la réévaluation des impôts à la suite du gel du barème et de la contribution sur la fortune. Le pouvoir d’achat individuel, mesuré par unité de consommation, a reculé de 1% en 2012.
L’impact de cette réduction du pouvoir d’achat sur la consommation était prévisible, cependant le pourcentage a été assez modéré, à -0,1% seulement. Les ménages ont compensé la diminution en ponctionnant sur leur épargne dont le taux est passé de 16,2% à 15,6% des revenus disponibles sur une année. Il est évident que le moral des consommateurs est en berne. Ils sont loin d’être optimistes quant à une évolution de leur vie future en France.