Retraites : un surcoût considérable pour l’assurance chômage

Le report de l’âge légal de départ en retraite à 62 ans, et à 67 ans pour ceux qui désirent bénéficier du taux plein, engendrera un surcoût considérable pour l’assurance chômage.

Retraites et assurance chômage : un coût additionnel estimé entre 440 et 530 millions d’euros

Les services de l’assurance chômage ont établi dernièrement un rapport portant sur les conséquences financières de la réforme des retraites sur les comptes de l’organisme chargé de la gestion des allocations de chômage, l’Unédic. Il appert que le recul de l’âge légal de départ en retraite préconisé par cette nouvelle législation représentera un surcoût considérable pour l’assurance chômage. Le montant de ce coût additionnel est estimé entre 440 et 530 millions d’euros, à l’horizon 2018.

Deux hypothèses ont alors été émises. Dans le premier contexte, les experts basent leurs études sur un taux d’emploi des seniors qui se stabiliserait à son niveau actuel entre les années 2010 et 2018. Les chômeurs âgés augmenteront considérable en nombre et les allocations de chômage supplémentaires versées à leur endroit coûteront 230 millions d’euros à l’organisme, pour l’année 2015. La facture s’alourdira au cours des années pour atteindre 480 millions d’euros en 2016 et 530 millions d’euros en 2018.

Une forte hausse des allocations de chômage

Le report de l’âge légal de départ en retraite entraînera un surcoût considérable pour l’assurance chômage, à moins que le taux d’emploi des seniors ne se développe d’ici quelques années. Autrement, l’Unédic, qui devrait faire face à une forte augmentation des allocations de chômage, ne pourrait pas tabler sur une hausse des cotisations fournies par les travailleurs en activité avant l’année 2017. Toutefois, si le marché du travail des personnes âgées s’améliore d’ici huit ans, la facture s’amenuisera et le coût additionnel est dans ce cas évalué à 440 millions d’euros en 2018.

L’Unédic a tenu à tirer la sonnette d’alarme sur les impacts de la réforme des retraites sur son budget. Par le biais de ses nombreuses manifestations organisées au fil des semaines, les syndicats des travailleurs ont farouchement combattu les propositions du gouvernement sur ce projet d’aménagement de la législation. La réforme vient, cependant, d’être votée par le Sénat avant son adoption définitive par l’Assemblée nationale. Les syndicalistes n’entendent pas baisser les bras et ont durci leurs actions. Par ailleurs, les contribuables redoutent les répercussions de cette hausse de la facture de l’Unédic sur leur avis d’imposition.