Reste à charge zéro : bientôt des lunettes et des prothèses dentaires remboursées

Promesse de campagne d’Emmanuel Macron en 2017, le remboursement intégral des lunettes correctrices, des prothèses dentaires et des prothèses auditives sera effectif à partir de 2021.

Un plafonnement imposé pour accompagner la mesure

Les lunettes et les prothèses restent aujourd’hui une source de dépense importante pour les Français. L’annonce de la mesure sur le reste à charge zéro (RAC 0) du président Macron est donc un soulagement pour de nombreux foyers qui pourront désormais améliorer leur vue, leur ouïe et leur sourire. Pour cela, un plafonnement a été imposé aux professionnels. Les opticiens devront ainsi proposer un minimum de 17 modèles montures pour adultes et 10 modèles pour enfants à un prix maximal de 30 euros. Les verres seront plafonnés à 75 euros tout au plus pour pallier à une correction légère.

Pour les prothèses auditives, le prix devra être ramené à 950 euros alors qu’il est aujourd’hui d’environ 1500 euros. Pour les prothèses dentaires, 46 % des soins actuels intègreront le panier du reste à charge zéro, ce qui représente une variété appréciable de couronnes, de prothèses amovibles et de bridges.

Les mutuelles craignent une hausse des cotisations sociales

Le reste à charge zéro concerne 96 % de la population française, à savoir la grande majorité qui dispose d’une complémentaire santé. Pour supporter le coût de la nouvelle mesure sociale, l’Assurance Maladie et les complémentaires devront augmenter progressivement leur prise en charge jusqu’en 2021 où le remboursement total sera effectif. Pour convaincre les professionnels concernés, l’Exécutif a décidé de ne pas plafonner les offices libres.

Selon les mutuelles, le plus grand risque est de voir le prix des prestations haut de gamme non conventionné exploser. De plus, si les associations qui représentent les patients se réjouissent de l’annonce, une crainte de voir les cotisations auprès des mutuelles augmenter sur le long terme est à craindre. Sur le court terme, les mutuelles ont pris l’engagement de ne pas augmenter leur coût. Pour minimiser la facture finale, le gouvernement mise sur les actes de prévention, notamment en dentisterie, car leur coût est bien moindre comparé à la pose de prothèses.