Le FMI propose deux taxes sur les banques

Relancée par l’Allemagne, la France puis le Royaume-Uni, la taxation bancaire est au centre des préoccupations des économistes, banquiers et chefs d’Etats depuis quelques semaines. Face à cette tendance, le FMI émet une proposition élaborée autour de deux taxes destinées aux banques.

Des taxes visant à éviter les faillites éventuelles des banques selon le FMI

La proposition de taxe bancaire d’envergure mondiale, envisagée par Gordon Brown est mise au second plan, suite aux récentes déclarations en provenance du FMI. Effectivement, le Fonds Monétaire International, en la personne de son Directeur, Dominique Strauss-Kahn, émet à son tour des propositions concernant la mise en place d’une taxation bancaire de niveau international. Poursuivant l’idée selon laquelle les banques devraient alimenter le budget des Etats en vue de faire face à d’éventuelles crises futures, Dominique Strauss-Kahn propose deux taxes destinées au secteur bancaire.

La première toucherait les institutions financières. Elle aurait pour but d’assurer une stabilité financière malgré l’apparition éventuelle de crises susceptibles de bouleverser la santé financière des banques. Le montant total de cette taxe n’est pas encore défini. La seconde taxe porterait sur les profits générés par les institutions financières. Elle serait destinée à alimenter les budgets nationaux de chaque pays. Elle consisterait en un prélèvement selon un pourcentage du PIB des pays qui l’appliqueraient. Cette proposition a été présentée aux ministres des Finances du G20 lors de la réunion du 23 avril dernier.

Un système de taxation bancaire fortement critiqué

Si le système de taxation bancaire émis par Gordon Brown avait déjà suscité le mécontentement de nombreuses institutions financières, celui de Dominique Strauss-Kahn, transforme le mécontentement en véritable colère chez certains. Jim Flaherty, le ministre des Finances du Canada refuse ainsi la proposition du FMI en opposant la naissance évidente d’une certaine forme de déni de responsabilité de la part de nombreuses banques si la proposition était validée. A son tour, après analyse de la proposition du FMI, la Suisse voit mal l’aboutissement de cette taxation bancaire. Le Japon s’y oppose également.

Les ministres des Finances présents lors du G20 ont considéré la proposition de taxation des banques émise par le FMI, mais n’ont encore pas tranché. L’idée défendue par le FMI et Dominique Strauss-Kahn se focalise essentiellement sur la prévention d’éventuelles dettes d’Etat en cas de crise, sans oublier un encadrement strict de la prise de risque exercée par les institutions financières. La proposition émise par le Fonds Monétaire Internationale n’ayant fait l’objet d’aucun consensus de la part des membres du G20, elle demeure potentiellement réalisable. Les membres du G20 comptent revoir cette proposition lors du sommet de Toronto au mois de juin 2010.