Quatre caisses d’épargne espagnoles fusionnent

Encouragées par le gouvernement espagnol, quatre caisses d’épargne espagnoles vont fusionner pour former une nouvelle structure. Selon les experts, la fusion de ces caisses, aujourd’hui trop nombreuses, devrait leur permettre de mieux affronter la concurrence des banques.

Une fusion imposée par les marchés

Dans le cadre de la réforme du secteur financier espagnol, imposée par les marchés aux banques régionales ibériques, quatre caisses d’épargne régionales ont décidé d’accélérer leur fusion. En effet, la Caisse d’épargne de la Méditerranée (CAM) basée à Alicante, la Caja Cantabria, la Cajastur aux Asturies, ainsi que la Caja Extremadura vont désormais former un nouvel organisme financier.

Cette alliance devrait permettre à la nouvelle institution de comptabiliser près de 135 milliards d’euros d’actifs, pour devenir le cinquième organisme financier d’Espagne après les banques Santander, BBVA, La Caixa, et Caja Madrid. Cette fusion s’est accélérée avec la mobilisation de 500 millions d’euros de la Banque d’Espagne pour racheter CajaSur, au bord de la faillite après son refus de fusion avec UniCaja.

Les structures financières privées seraient trop nombreuses

Avec le début de la crise immobilière espagnole, il y a quelques mois, les marchés ne cessent de pointer du doigt l’une des problématiques du système financier national : le nombre important d’entités enregistrées comme caisses d’épargne. Outre les grandes institutions telles que la banque Santander et BBVA, il existe 45 caisses réparties dans les régions et départements d’Espagne.

Parmi ces 45 entités, seul un petit nombre, dont Caja Madrid et La Caixa, occupe une place dans la finance internationale. Or elles sont régies par des conventions différentes des banques. C’est notamment le cas des " Cajas " qui bénéficient d’avantages fiscaux, et qui en contrepartie, financent des actions d’utilité publique. Elles sont également supervisées par les pouvoirs politiques locaux, dont certains membres intègrent les conseils d’administration.

Le gouvernement espagnol accélère la restructuration du système bancaire

Ces institutions disposent d’une certaine popularité auprès des particuliers et des PME, grâce notamment à leur proximité. Elles sont cependant victimes de la crise immobilière. En effet, elles ont énormément investi dans ce secteur au cours des dernières années. Beaucoup regrettent leur nombre devenu trop important pour permettre au marché de se développer correctement. Ainsi, certains experts prévoient la disparition de plus d’un tiers d’entre elles dans un avenir proche.

Pour le gouvernement espagnol, il devient donc urgent d’opérer une restructuration du système bancaire. Fusionner permettrait à quelques caisses privées de faire face à la concurrence des banques. C’est la raison pour laquelle l’Etat espagnol encourage ce processus, par le biais d’un Fonds de restructuration bancaire ordonnée (Frob). Or Bruxelles a demandé l’arrêt de ce fonds de restructuration avant le 30 juin 2010, qui au-delà de cette limite, ne sera plus autorisé.