Euro : un dixième anniversaire fêté sur fond de crise
Des avantages et des inconvénients
L’euro fête son 10e anniversaire sur fond de crise économique à laquelle s’ajoute la défiance des marchés et des usagers. Depuis son instauration, la monnaie unique n’a pas réussi à convaincre les habitants des 17 pays européens. Malgré les avantages apportés par l’usage de l’euro, la crise de la dette qui a commencé en Grèce et qui s’étend inexorablement sur de nombreux états de la zone euro a attisé le scepticisme des utilisateurs. La tension devient de plus en plus vive. Certaines entités financières remettent même en question l’existence de cette monnaie unique.
La Commission européenne affirme que la mise en place de l’euro présente des atouts sur plusieurs plans. Pour les consommateurs, elle favorise la stabilisation des prix et la diversification du choix. Elle s’avère aussi très pratique pour ceux qui voyagent. Pour les marchés et les entreprises, son usage apporte plus d’opportunités et de sécurité. En outre, cette monnaie unique permet de consolider l’identité européenne. Les unités de production reconnaissent les avantages de l’utilisation de l’euro. Elles réalisent de conséquentes économies sur les frais de transaction.
Une consolidation de la discipline budgétaire
Cependant, les usagers ne sont pas du même avis. Pour eux, l’instauration de l’euro se trouve à l’origine de l’inflation. D’ailleurs, la crise financière a permis de constater l’existence de lacunes institutionnelles au sein de la zone euro. Selon les économistes, les déséquilibres financiers sont dus à l’absence de supervision des banques et à l’inexistence d’intégration budgétaire. Dans la région sud de l’Europe, les établissements financiers ont fortement baissé leurs taux d’intérêt, poussant ainsi les ménages, les entreprises et les gouvernements à s’endetter outre mesure.
Pour essayer de sauvegarder l’euro, les pays membres de la zone euro ont conclu en décembre 2010 un accord visant à consolider la discipline budgétaire et inclure les mesures préconisées dans les traités européens. Une fin de la monnaie unique se présenterait comme une véritable catastrophe pour les établissements bancaires européens en raison de la dépréciation de la valeur des monnaies des Etats d’Europe du Sud qui demeurent encore débiteurs.